... le 4 avril 1975, un C-5 "Galaxy" - le plus gros avion du monde – décolle de Thanh Son Nhut.
Il y a quelques mois encore, il transportait des munitions et de l’équipement pour les GI’s ou l’armée sud-vietnamienne. Aujourd’hui, ce sont 300 bébés orphelins. Quelques minutes après le décollage, une explosion – accident ou attentat – provoque un atterrissage forcé dans lequel la moitié des bébés trouve la mort
Qu’importe : il y en a des centaines d’autres qui attendent sur le tarmac…
Le 12 avril 1975, au Cambodge voisin, Phnom-Penh voit le départ des Américains, extraits de la ville par hélicoptères au terme de l'Opération Eagle Pull. Un "retrait de l'aigle" qui, cinq jours plus tard, laisse la métropole aux mains des Khmers rouges, lesquels la vident aussitôt de ses habitants, contraints de partir pour la campagne afin d'y devenir des "Hommes nouveaux",... et bientôt des cadavres qui se compteront par millions, le régime de Pol-Pot - qui a appris le communisme à Paris - ne s'embarrassant guère des détails, et surtout pas d’un petit prince cambodgien - Sirik Matak - lequel, avant de disparaître de la surface de la terre et de la mémoire des Hommes, a pris soin de rédiger le mot de la fin, en écrivant à Richard Dean, ambassadeur des États-Unis à Phnom Penh, une lettre dans laquelle il lui déclare "je n'ai commis qu'une erreur, ce fut de vous croire et de croire les Américains" (1)
Franc succès logistique, le retrait des derniers ressortissants américains du Cambodge ne fait en réalité que précéder celui du Vietnam, où la progression des homme du Nord est à présent inarrêtable.
A 7H53, le 30 avril, lorsque le dernier hélicoptère décolle du toit de l'ambassade des États-Unis à Saïgon, des milliers de candidats à l'exil se pressent encore dans les jardins. Plus de 30 000 finiront néanmoins par se retrouver à bord des navires américains qui croisent au large.
Plus d'un million d'autres - qu'on appellera bientôt "boat people" - prendront également la fuite par mer, dans les mois et les années qui suivront.
"Ce n'est pas comme ça que je voyais l'Honneur américain", commente sobrement Graham Martin, dernier ambassadeur des États-Unis à Saïgon, dès sa descente d'hélicoptère.
De fait, Saïgon est tombée aux mains des communistes, qui la rebaptisent Ho-Chi-Minh-Ville, et partent aussitôt à la chasse des "traîtres", des "collaborateurs" et autres "éléments subversifs", envoyant 65 000 d'entre eux devant un peloton d'exécution, et un nombre plus grand encore à la campagne ou dans des camps de "rééducation par le travail"
La Guerre du Vietnam est définitivement terminée.
L'heure du bilan a sonné
(1) Olivier Todd, "Cruel Avril", page 274
Il y a quelques mois encore, il transportait des munitions et de l’équipement pour les GI’s ou l’armée sud-vietnamienne. Aujourd’hui, ce sont 300 bébés orphelins. Quelques minutes après le décollage, une explosion – accident ou attentat – provoque un atterrissage forcé dans lequel la moitié des bébés trouve la mort
Qu’importe : il y en a des centaines d’autres qui attendent sur le tarmac…
Le 12 avril 1975, au Cambodge voisin, Phnom-Penh voit le départ des Américains, extraits de la ville par hélicoptères au terme de l'Opération Eagle Pull. Un "retrait de l'aigle" qui, cinq jours plus tard, laisse la métropole aux mains des Khmers rouges, lesquels la vident aussitôt de ses habitants, contraints de partir pour la campagne afin d'y devenir des "Hommes nouveaux",... et bientôt des cadavres qui se compteront par millions, le régime de Pol-Pot - qui a appris le communisme à Paris - ne s'embarrassant guère des détails, et surtout pas d’un petit prince cambodgien - Sirik Matak - lequel, avant de disparaître de la surface de la terre et de la mémoire des Hommes, a pris soin de rédiger le mot de la fin, en écrivant à Richard Dean, ambassadeur des États-Unis à Phnom Penh, une lettre dans laquelle il lui déclare "je n'ai commis qu'une erreur, ce fut de vous croire et de croire les Américains" (1)
Franc succès logistique, le retrait des derniers ressortissants américains du Cambodge ne fait en réalité que précéder celui du Vietnam, où la progression des homme du Nord est à présent inarrêtable.
A 7H53, le 30 avril, lorsque le dernier hélicoptère décolle du toit de l'ambassade des États-Unis à Saïgon, des milliers de candidats à l'exil se pressent encore dans les jardins. Plus de 30 000 finiront néanmoins par se retrouver à bord des navires américains qui croisent au large.
Plus d'un million d'autres - qu'on appellera bientôt "boat people" - prendront également la fuite par mer, dans les mois et les années qui suivront.
"Ce n'est pas comme ça que je voyais l'Honneur américain", commente sobrement Graham Martin, dernier ambassadeur des États-Unis à Saïgon, dès sa descente d'hélicoptère.
De fait, Saïgon est tombée aux mains des communistes, qui la rebaptisent Ho-Chi-Minh-Ville, et partent aussitôt à la chasse des "traîtres", des "collaborateurs" et autres "éléments subversifs", envoyant 65 000 d'entre eux devant un peloton d'exécution, et un nombre plus grand encore à la campagne ou dans des camps de "rééducation par le travail"
La Guerre du Vietnam est définitivement terminée.
L'heure du bilan a sonné
(1) Olivier Todd, "Cruel Avril", page 274
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