... à la fin des années 1960, l’Amérique est fatiguée du Vietnam, fatiguée d’une guerre qui n’en finit pas, fatiguée des généraux qui, comme William Westmoreland, ne cessent de lui promettre pour le lendemain une victoire démentie à chaque surlendemain, fatiguée de voir les boys revenir au pays dans des sacs en plastique, et surtout fatiguée des images d’enfants carbonisés et de femmes tenant dans leurs bras des bambins ensanglantés dont personne ne sait s’ils ont été victimes de tirs nord-vietnamiens, viêt-cong, sud-vietnamiens ou américains.
L’Offensive du Têt, début 1968, marque la fin des ultimes espoirs d’imposer la Pax Americana à Hanoï, tandis que l’arrivée de Richard Nixon à la Maison Blanche, début 1969, annonce un changement radical dans la politique américaine.
Pour Nixon – "grand homme politique mais personnalité détestable", dira Kissinger – il faut sortir l’Amérique du bourbier vietnamien et donc forcer la Paix par tous les moyens,… pour autant bien sûr que cette paix respecte "l’honneur américain", ce qui n’a rien d’évident attendu que les Nord-Vietnamiens, se sachant en position favorable, ne sont évidemment pas disposés à signer.
Pour les amener malgré tout à la table de négociations, Nixon envisage une stratégie en trois points.
Il faut d’abord "vietnamiser" le conflit, c.-à-d. forcer les Sud-Vietnamiens à assumer enfin leur propre défense, ce qui revient en pratique, comme le notera un humoriste, à "changer la couleur des cadavres"
Il faut ensuite affaiblir la position de Hanoï auprès de Moscou et Pékin - ses deux soutiens vitaux - ce qui, pour l’Amérique, implique de se rapprocher de l’URSS et, surtout, de la Chine communiste, jusque-là considérée comme un ennemi mortel. Menée secrètement par Henry Kissinger, cette politique trouve son apothéose en février 1972, à l’occasion de la triomphale visite officielle de Nixon en Chine, où il est reçu par Mao lui-même.
Il faut enfin frapper le Nord-Vietnam au moyen de bombardements aériens d’une ampleur et d’une violence jamais vues, histoire de bien faire comprendre à Hanoï qu’il n’a rien à gagner en s’entêtant dans son refus de négocier.
Oubliées donc les limites de "Rolling Thunder" et les hésitations de l’administration Johnson : pour la première fois, les Aviateurs américains vont bénéficier d’une quasi-totale liberté de manœuvre, et mener enfin la guerre qu’ils réclament depuis 1965 et dont ils n’ont jamais cessé de penser qu’elle s’avérerait décisive.
L’Opération Linebacker n’attend plus qu’une occasion favorable…
L’Offensive du Têt, début 1968, marque la fin des ultimes espoirs d’imposer la Pax Americana à Hanoï, tandis que l’arrivée de Richard Nixon à la Maison Blanche, début 1969, annonce un changement radical dans la politique américaine.
Pour Nixon – "grand homme politique mais personnalité détestable", dira Kissinger – il faut sortir l’Amérique du bourbier vietnamien et donc forcer la Paix par tous les moyens,… pour autant bien sûr que cette paix respecte "l’honneur américain", ce qui n’a rien d’évident attendu que les Nord-Vietnamiens, se sachant en position favorable, ne sont évidemment pas disposés à signer.
Pour les amener malgré tout à la table de négociations, Nixon envisage une stratégie en trois points.
Il faut d’abord "vietnamiser" le conflit, c.-à-d. forcer les Sud-Vietnamiens à assumer enfin leur propre défense, ce qui revient en pratique, comme le notera un humoriste, à "changer la couleur des cadavres"
Il faut ensuite affaiblir la position de Hanoï auprès de Moscou et Pékin - ses deux soutiens vitaux - ce qui, pour l’Amérique, implique de se rapprocher de l’URSS et, surtout, de la Chine communiste, jusque-là considérée comme un ennemi mortel. Menée secrètement par Henry Kissinger, cette politique trouve son apothéose en février 1972, à l’occasion de la triomphale visite officielle de Nixon en Chine, où il est reçu par Mao lui-même.
Il faut enfin frapper le Nord-Vietnam au moyen de bombardements aériens d’une ampleur et d’une violence jamais vues, histoire de bien faire comprendre à Hanoï qu’il n’a rien à gagner en s’entêtant dans son refus de négocier.
Oubliées donc les limites de "Rolling Thunder" et les hésitations de l’administration Johnson : pour la première fois, les Aviateurs américains vont bénéficier d’une quasi-totale liberté de manœuvre, et mener enfin la guerre qu’ils réclament depuis 1965 et dont ils n’ont jamais cessé de penser qu’elle s’avérerait décisive.
L’Opération Linebacker n’attend plus qu’une occasion favorable…
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