vendredi 3 juillet 2009

2308 - promesses, promesses...

... incapables de réaliser des attaques même moyennement précises, les gros bombardiers de la Première Guerre Mondiale sont - déjà - employés à des opérations de harcèlement - pour ne pas dire de "représailles" - au dessus d'objectifs de vastes dimensions, c-à-d de villes dont la superficie rend inutile la présence d'un viseur.

Pour autant, les résultats sont loin de répondre aux attentes des États-majors.

"En 1917-1918, les bimoteurs Gotha et quadrimoteurs Riesen poursuivirent les raids [sur Londres] et firent 836 morts et 1 994 blessés. Partis de jour, la moitié des appareils n'avaient pas trouvé Londres, et le cinquième de ceux qui y parvinrent furent abattus. Les représailles britanniques en 1918 firent 746 morts et 1 843 blessés du côté allemand. Tout cela restait dans la moyenne du nombre des victimes annuelles de la circulation" (1)

A l'évidence, et malgré d'incontestables progrès, ces appareils ne possèdent toujours ni l'allonge ni les capacités d'emport suffisantes pour s'enfoncer bien loin en territoire ennemi et y causer des dommages de nature à bouleverser l'issue d'une guerre.

Contre une ville, une bombe d'une tonne ne sert d'ailleurs pas à grand-chose. Mais contre un objectif fortifié, ou un navire de guerre, elle peut en revanche s'avérer bien plus utile que vingt bombes de cinquante kilos... à la seule condition qu'on parvienne, enfin, à résoudre le délicat problème de la visée.

Pour l'Américain Billy Mitchell, mais aussi pour l'Anglais Hugh Trenchard ou l'Italien Giulio Douhet, des bombardiers comme le Martin MB2 sont en effet bien plus à même que les cuirassés d'assurer une défense côtière efficace. Et comme on peut s'offrir plusieurs centaines de MB2 pour le prix d'un seul de ces mastodontes marins, l'État qui se dotera d'une puissante aviation de bombardement réalisera de considérables économies en plus de dominer les mers.

Reste maintenant à en apporter la démonstration...

(1) Jorg Friedrich, L'Incendie

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