... si l’existence du O-I japonais de 120 tonnes relève sans doute du mythe, celle du Maus de… 188 tonnes est en revanche une certitude abondamment documentée.
En juin 1942, Ferdinand Porsche, déjà fort occupé à concevoir un tank de 60 tonnes (le chasseur de chars Elefant) est mandaté pour réaliser un blindé qui dépassera en poids, protection et puissance de feu tout ce qui existe jusque là.
De fait, avec 10 mètres de long, plus de 3,6 mètres de hauteur, un blindage qui, en certains endroits, atteint 35 cm , et enfin une tourelle dotée d’un canon de 128mm et d’un autre de 75mm (1), le monstre, ironiquement baptisé "Maus" ("souris") enfonce toutes les limites du raisonnable… même si Porsche a soigneusement veillé à ce que la largeur, à environ 3.6 mètres, reste dans les limites d’un éventuel transport ferroviaire,… assurément indispensable si l’on considère qu’en raison de son poids, cette monstrueuse souris se voit refuser l’accès à tous les ponts routiers existants !
Comme il n’existe de surcroît aucun moteur terrestre capable de déplacer pareil mastodonte, on n'a d'autre solution que de se rabattre sur un moteur d'avion - un Mercedes-Benz DB603 - certes puissant (plus de 1 000 chevaux) mais qui, avec une telle masse à déplacer, vide les réservoirs de 2 700 litres à la cadence de 14 litres d'essence... au kilomètre (!) et ce à un moment où la Wehrmacht éprouve déjà toutes les peines du monde à trouver le carburant indispensable à ses modestes Panzers IV de 22 tonnes.
Si l’engin se comporte relativement bien lors des tests, rares sont ceux qui imaginent le voir réellement partir au combat, tant ses contraintes d’emploi se révèlent rédhibitoires.
Le comportement de Hitler qui, au profit du Maus, a préalablement rejeté les plans du Panzer VII Löwe de “seulement” 90 tonnes proposé par Krupp, puis arrêté la fabrication du E-100 de 140 tonnes conçu par Henschel (2), ce comportement démontre que toute l’affaire se résume en fait à une simple opération de Propagande pour un régime réduit aux abois mais qui entend toujours proclamer sa suprématie à la face du monde.
Par leur masse et leur faible vitesse, Löwe, E-100 et autres Maus constitueraient en effet autant de cibles rêvées pour l’Artillerie et l’Aviation alliées. Et quand bien-même démontreraient-ils, sur le terrain, une véritable supériorité sur les tanks « classiques », que l’Allemagne nazie n’aurait de toute manière pas la capacité industrielle de les produire en série, fut-elle réduite.
De fait, seuls deux Maus auront le temps d’être fabriqués avant la fin de la guerre, puis seront sabotés par les Allemands eux-mêmes, sans jamais avoir combattu (3)...
(1) A elle seule, la tourelle du Maus avoue 55 tonnes… soit le poids total d’un Tiger I
(2) Le châssis – non terminé – du E-100 sera découvert par les Alliés à la fin de la guerre
(3) le seul exemplaire opérationnel (l autre n'étant doté que d'une maquette de tourelle en bois) serait d'ailleurs tombé en panne sur la route qui devait le mener à Berlin pour y affronter l'Armée rouge !
(3) le seul exemplaire opérationnel (l autre n'étant doté que d'une maquette de tourelle en bois) serait d'ailleurs tombé en panne sur la route qui devait le mener à Berlin pour y affronter l'Armée rouge !
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