... et puis, il y a les erreurs de conception, inévitables s'agissant d'une arme aussi jeune
Sur les tanks britanniques, comme le Matilda, le Crusader ou le Valentine, c'est surtout l'armement qui pose problème : le misérable "2 pounder" de 40mm est en effet juste bon à effrayer les moineaux... et les tanks italiens. Si les ingénieurs allemands vont commettre la même erreur avec leurs Panzer I et II - qui sont tout au plus des automitrailleuses chenillées - les Panzer III et IV rectifieront rapidement... le tir alors que, du côté britannique, l'apparition, durant la guerre, du "6 pounder" de 57mm ne l'améliorera que de manière marginale.
Et quand ces mêmes britanniques voudront utiliser leur excellent "17 pounder" de 76mm à haute vitesse initiale, ils s'apercevront avec horreur que les tourelles de tous leurs modèles de chars sont trop étroites pour l'accueillir. Et ils n'auront alors d'autre choix que de l'installer sous celles de tanks... américains, en l'occurrence des Sherman qui, pour l'occasion, vont devenir "Firefly" mais demeureront toujours aussi inutilement hauts.
L'étroitesse de la tourelle est d'ailleurs un défaut que partagent la quasi-totalité des tanks de l'entre-deux-guerres. Une tourelle étroite est moins lourde, moins coûteuse et plus facile à fabriquer et à installer sur un tank et, en temps de paix, ces avantages sont sans doute appréciables. Mais en temps de guerre, cette tourelle interdit toute amélioration de l'armement, ce qui force les ingénieurs à concevoir un tout nouveau tank, bien évidemment plus coûteux que l'ancien.
Pareille tourelle empêche également l'installation d'équipements nouveaux et supplémentaires - comme des postes de radio - et gêne le réarmement du canon, donc la cadence de tir. Ainsi, sur le Somua S35 français, conçu en 1935, la tourelle est toujours monoplace - comme sur le Renault de 1917 - contraignant le chef de char a faire aussi office de canonnier, ce qui nuit terriblement à l'efficacité opérationnelle.
Bon char au demeurant, le S35 dispose d'un blindage incliné, qui serait une excellente chose si les deux demi-coques formant la caisse n'étaient fixées entre elles par une poignée de gros boulons, conception qui favorise certes l'industrialisation mais souffre d'un défaut important, puisqu'en cas d'impact d'obus, les dits boulons ont tendance à casser net, laissant ainsi la coque s'ouvrir comme une vulgaire boîte de conserve, avec les conséquences que l'on devine sur l'équipage de trois hommes.
Dans le genre, le M3 Lee/Grant américain est encore plus mal loti, puisqu'il doit toujours composer avec la même conception du blindage qui accablait déjà le Mark I britannique de 1916, c.-à-d. avec des plaques non seulement trop minces et désespérément verticales, mais surtout liées entre elles par de simples rivets.
Ce mode de construction facilite là encore la production en grand série mais n'offre qu'une protection dérisoire contre un obus antichars. Et même dans le cas où le dit obus ne parvient pas à transpercer le blindage, son impact est souvent assez fort pour faire éclater les rivets et les chasser violemment à l'intérieur de l'habitacle, au grand dam de ses six ou sept occupants.
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