... durant l'entre-deux guerres, la définition du "tank idéal" fait l'objet d'innombrables débats, jamais tranchés.
Et les lignes de fractures ne se situent pas seulement entre les partisans du "lourd" et ceux du "léger", mais concernent également le rôle qui, dans les guerres futures, sera dévolu au tank en général.
Veut-on, comme le préconise depuis 1916 John Frederick Charles Fuller, un tank "de rupture", capable d'enfoncer le Front ennemi et d'évoluer de manière autonome derrière celui-ci, ou, au contraire, un tank "d'infanterie", accompagnant et soutenant en permanence les actions de la troupe ?
Dans le premier cas, il faut un tank rapide, donc sacrifiant le blindage au bénéfice de la mobilité et du rayon d'action. Mais dans le second, et comme le tank n'aura jamais à circuler plus vite et plus loin que les fantassins eux-mêmes, autant privilégier le blindage. Et si on ne parvient pas à se décider, autant faire comme les Anglais et acheter des Crusader et des Matilda pour l'un ou l'autre rôle
L'armement lui-même fait l'objet de nombreuses querelles. Pour la plupart des observateurs, le principal adversaire du tank n'est autre que le fantassin ennemi, son artillerie et ses positions défensives, contre lesquels les gros obus explosifs tirés à faible distance constituent la meilleure réponse, mais une réponse qui réclame l'installation d'un obusier de gros calibre à âme lisse.
Mais d'autres, il est vrai moins nombreux, craignent plutôt les tanks adverses, contre lesquels les obus perforants sont assurément préférables, mais exigent au contraire un canon rayé à forte vitesse initiale
Et à nouveau, comme on ne parvient pas à se décider, autant faire comme les Allemands, qui mettent en œuvre des Panzers III et IV équipés de l'une ou l'autre de ces armes, ou encore comme les Français qui, dans le même char B1, montent un obusier de 75mm coaxial et un canon antichar de 47mm sous tourelle...
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