... dès l'entrée en scène des premiers Mark I, certains avaient émis des doutes sur le véritable intérêt de ces chars lourds qui, pourtant, n'accusaient encore qu'une trentaine de tonnes mais s'avéraient déjà coûteux, complexes et pas forcément adaptés aux réalités du champ de bataille.
En 1918, Renault va démontrer, avec le FT-17, que l'on peut faire aussi bien, et même mieux, en beaucoup plus petit (5 mètres de long) et beaucoup plus léger (7 tonnes)
Moins chers et plus faciles à fabriquer et à mettre en oeuvre, les chars légers semblent par ailleurs bien mieux correspondre aux faibles budgets militaires de l'après-guerre ainsi qu'aux besoins coloniaux.
Dans les colonies africaines ou asiatiques, face à des adversaires très pauvrement armés, les chars légers sont assurément préférables aux monstrueux Behemoths de 30 ou 40 tonnes, capables de tout écraser sur leur passage,... à commencer par les ponts et les routes sur lesquels ils sont appelés à circuler.
En Chine, dans les années 1920 et 1930, le Japon va ainsi faire grand usage de "tankettes", comme les Type 97 Te-Ke. Armé d'un petit canon de 37mm, le Te-Ke ne dispose que d'un moteur de 50 CV, qui pourrait paraître ridicule si on ne le rapportait aux modestes 5 tonnes de l'engin qu'il est chargé de déplacer. De fait, avec un rapport poids/puissance de 100 kilos par cheval, le Te-Ke de 1936 fait nettement mieux que l'antédiluvien Mark I (300 kg/CV), ce qui lui permet de croiser à près de 40 kms/h en pointe
Si ces tanks offrent de nombreux avantages, encore faut-il, évidemment, qu'ils ne viennent pas à croiser la route d'un char moyen ou lourd. Lors de la Guerre du Pacifique, confrontés aux Sherman et même aux Stuart américains, les tankistes japonais vont ainsi faire les frais des économies réalisées par leur armée dans les années antérieures.
Mais ce seront les Italiens qui, n'ayant rien construit d'autre pendant près d'une décennie, vont se retrouver les plus mal lotis, avec deux à trois milliers de tankette L-33 d'environ trois mètres de long, d'un poids variant entre 3 et 6 tonnes, et se contentant, en guise d'armement, d'une à deux mitrailleuses installées à l'avant du véhicule, parfois remplacées par un lance-flammes ou un petit canon de 20mm.
Dès 1936, lors de la Guerre d'Espagne, face aux pourtant modestes T-26 russes de 10 tonnes, les L-33 ne font tout simplement pas le poids. Dans cinq ans, en URSS, face aux T-34 de 30 tonnes, les affrontements ressembleront à autant de suicides collectifs...
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