jeudi 19 février 2009

2174 - l 'éveil des psys

... l'hémorragie de 1914-1918, et l'incroyable multiplication des problèmes de désertion ou de rébellion qui en avaient découlé, incitèrent les États-majors occidentaux à se mettre à la recherche de méthodes et de solutions nouvelles et plus subtiles que le fouet ou le peloton d'exécution.

La voie la plus prometteuse était assurément celle de la psychiatrie, alors en plein essor. Pour les adeptes de cette nouvelle discipline, les soldats défaillants devaient être considérés comme de simples malades victimes d'un choc traumatique, et non comme des lâches, de mauvais patriotes ou de vulgaires tire-au-flanc.

Déjà pionniers en matière de statistiques et de sondages d'opinions, les Américains furent naturellement à la pointe de ce nouveau développement.

Très vite, les "psys" - comme on avait appris à les appeler - furent incorporés au niveau régimentaire, moins pour le bien des soldats que pour celui de leurs généraux, lesquels finissaient doucement par comprendre que les ressources humaines mises à leur disposition n'étaient pas illimitées, qu'un "mauvais soldat" pouvait toujours s'amender, et aussi qu'à tout prendre, il valait mieux soigner un homme dans un hôpital psychiatrique jusqu'à ce qu'il soit guéri et apte à reprendre le combat plutôt que de l'expédier devant un peloton d'exécution ou dans une cellule de prison, d'où il n'avait aucune chance de contribuer un jour à l'effort de guerre.

Et en Normandie, les "psys" américains avaient en vérité du pain sur la planche.

A la différence de la plupart de leurs alliés et adversaires, les militaires américains n'étaient ni des soldats professionnels, ni même - comme nous l'avons vu - des soldats motivés.

Dans leur immense majorité, ils n'étaient en effet que de simples civils que la conscription avait brutalement arraché à la routine et la tranquillité de leur foyer et de leur travail, avant de les expédier à 6 000 kilomètres de chez eux, en pays inconnu, au milieu d'étrangers dont ils ne comprenaient ni la langue ni la culture, dans une guerre qui ne les concernait en rien, et contre un adversaire toujours présent mais rarement visible, puisque le plus souvent dissimulé derrière une haie...

Aucun commentaire: