vendredi 2 mai 2008

1881 - le "tir aux pigeons" des Mariannes

... dans les Salomons, Rabaul, surnommée "le Gibraltar du Pacifique", est réputée imprenable.

Fidèle à sa stratégie des "sauts de puce", Mac Arthur décide alors de la couper du monde, en y laissant croupir la garnison japonaise privée de ravitaillement.

En février 1944, la Nouvelle-Bretagne et Bougainville sont néanmoins reprises, après de furieux combats où, une fois encore, les soldats nippons ont préféré la mort à la reddition.

Mais pour les Japonais, le coup le plus dur viendra de l'Archipel des Mariannes où l'État-major, pensant remporter une victoire décisive, a réuni une flotte de neuf porte-avions et cinq cuirassés. C'est plus qu'à Pearl Harbour mais, face à la machine de guerre américaine qui tourne désormais à plein régime et a réuni quinze porte-avions et sept cuirassés (!), c'est dramatiquement insuffisant.

"Le sort de l'Empire dépend de cette bataille. Chacun doit faire le maximum", déclare l'amiral Toyoda à son subalterne, Jisaburo Ozawa, à la veille de la Bataille de la Mer des Philippines.

Mais en juin 1944, même le maximum ne suffit plus pour sauver de la mort les jeunes pilotes japonais inexpérimentés, combattant encore trop souvent dans des avions dont la légèreté - autrefois avantageuse - est devenue un handicap insurmontable face à des appareils américains non seulement mieux armés, mais aussi plus puissants et plus fortement blindés.

De fait, les 19 et 20 juin, l'affrontement tourne à la débâcle pure et simple. Lors de ce que les Américains vont, par dérision, appeler "le tir au pigeons des Mariannes", près de 400 avions avions japonais sont anéantis par l'Aéronavale des États-Unis, aidée il est vrai dans sa tâche par les coups d'éclat des sous-marins Albacore et Cavalla, qui sont parvenus à envoyer par le fond les portes-avions Taiho et Shokaku.

En face, les pertes américaines se limitent à 123 appareils,... dont 80 suite à des amerrissages forcés dûs à des pannes d'essence (!)

Jamais l'Aéronavale japonaise ne se remettra de ce désastre. Et quand ils repartiront au combat, à Leyte, quatre mois plus tard, plusieurs des portes-avions survivants le feront... sans aucun avion à leur bord.

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