
Mais les Juifs n'avaient pas d'armes et, à de rarissimes exceptions-près, se laissaient tuer comme moutons à l'abattoir. On pouvait certes - et les Nazis ne s'en privèrent pas - tenter de les déshumaniser par tous les moyens possibles, en les qualifiant de "sous-hommes", de "parasites" ou de "virus" qu'il fallait donc éradiquer en conséquence.
Pour un être humain ordinaire, il était cependant difficile, tout compte fait, de liquider des créatures aussi inoffensives, et de les liquider à la chaîne, jour après jour, semaine après semaine. Ceci explique pourquoi, au début, et faute de directives plus précises, ceci explique pourquoi, jusqu'en août 1941, les Einsatzgruppen ne fusillèrent quasiment que les hommes, qui, moyennant un certain effort d'imagination, pouvaient encore être perçus comme représentant un danger.
Pareille retenue ne pouvait hélas satisfaire Himmler ni, il faut bien le dire, les responsables locaux, civils ou militaires, occupants ou occupés, lesquels ne voulaient à aucun prix se retrouver avec une masse de femmes, d'enfants et de vieillards juifs dont ils auraient dû s'occuper puisque désormais privés du soutien vital de leurs fils, frères, époux ou pères.
Cette même logique devait par la suite pousser nombre de dirigeants des pays occupés, dont Pierre Laval, à réclamer des Allemands qu'ils déportent les familles entières plutôt que les hommes en âge de travailler, comme ils en avaient originellement l'intention...
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