... la vie d'Himmler fut d'abord et avant tout celle d'un complexé, d'un petit homme timide, myope et peu sportif, dont le moindre des paradoxes est d'avoir réussi à prendre la tête d'une organisation qui propulsa le grand mâle aryen dominateur au rang de mythe national.Né à Münich en 1900, dans une famille de la petite bourgeoisie, Heinrich Luitpold Himmler est un élève appliqué et très sensible, que sa constitution fragile expose fréquemment aux railleries de ses condisciples et au mépris de ses professeurs d'éducation physique.
Enthousiasmé, comme tant d'autres Allemands, par le déclenchement de la Première Guerre mondiale, il doit cependant attendre 1917 pour rejoindre les rangs d'une école d'officiers, où l'armistice le surprend avant qu'il ait eu le temps de rejoindre le Front.
Pour Himmler, cet armistice, est vécu comme une double humiliation, d'abord parce qu'il fait de l'Allemagne un pays vaincu, ou plus exactement "trahi par les Juifs et les communistes", mais surtout, sur un plan plus personnel, parce qu'il l'exposera constamment aux moqueries de ses futurs camarades du NSDAP qui pour la plupart, à l'image de Röhm, de Goering, et bien entendu d'Hitler lui-même, ont combattu durant la Grande Guerre.
Cette mortification "d'être arrivé trop tard" le poussera par la suite à s'inventer une biographie imaginaire, et à se présenter publiquement comme un "ancien combattant" d'un Front où il n'a pourtant jamais mis les pieds.
Mais elle le pousse d'abord, dans un premier temps, et faute de mieux, à épouser la cause des Corps Francs, formations paramilitaires d'extrême-droite qui, de l'armistice de 1918 à l'avènement de la République de Weimar, s'opposent aux socialistes et aux communistes dans des rixes sanglantes...
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