vendredi 31 août 2007

1636 - la roquette miracle

... durant la 2ème GM, Alliés occidentaux et soviétiques firent grand usage de la roquette comme arme antitank. La Luftwaffe décida de reprendre l'idée à son compte, en l'appliquant à la lutte contre les bombardiers.

Compte tenu de la notoire imprécision de ce projectile non guidé, a fortiori sur une cible aussi rapide qu'un avion, il fallait soit utiliser une roquette de gros diamètre, qui, en emportant une importante charge explosive, pourrait détruire un bombardier en éclatant simplement à proximité de celui-ci, ou alors de nombreuses roquettes de petit diamètre, dont l'une ou l'autre finirait bien par toucher au but.

Directement issues du Nebelwerfer de l'Armée de Terre, dont elles reprenaient d'ailleurs les tubes de lancement, les Wgr-21 de 210mm avaient l'avantage de la simplicité. Mises en service en août 1943, leur explosion était déclenchée par une amorce-retard après 3,75 secondes, et s'avérait mortelle dans un rayon de 30 mètres. Elles furent largement montées sur les Messerschmitt 109 et Focke-Wulf 190, à raison d'une sous chaque aile, mais sans grands résultats.

Apparues dans les derniers mois de la guerre, les petites R4M de 55mm étaient installées dans un rack de 10 à 12 roquettes monté sous chaque aile d'un Focke-Wulf 190 ou d'un Messerschmitt 262, et tirées par salves, avec des résultats tout aussi décevants.

Dans les deux cas, leur principal handicap était d'être tirées à vue, par un pilote qui n'avait aucun moyen d'évaluer correctement la distance à la cible, en sorte qu'elles explosait presque invariablement loin devant ou derrière le bombardier, sans lui causer le moindre dommage. Pour être efficaces, ces roquettes auraient dû être couplées à un radar et un calculateur de tir, comme le firent les Américains, sur la version F-97 du Starfire,... dix ans plus tard

Le poids, et la traînée aérodynamique des tubes ou des racks de lancement, altéraient également de manière dramatique les performances des avions qui en étaient équipés, lesquels tombaient alors comme des mouches à la moindre attaque des chasseurs d'escorte...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

La roquette air-air est une invention française (Cocorico!) et elle remonte à la guerre de 14-18.
L'officier de marine et inventeur français Yves Le Prieur (plus connu pour son scaphandre autonome qui précéda de quinze ans celui de Cousteau) avait eu l'idée de monter des grosses fusées d'artifice spéciales (fournies par la fameuse maison Ruggieri qui fournissait déjà les feux d'artifice de Louis XIV au XVII° siècle) sur un chasseur Nieuport pour abattre les Zeppelin et surtout les Drachen (ou saucisses) les ballons d'observation captifs allemands.

Avec des avions en bois et toile l'état major craignait que la gerbe d'étincelle n'incendie l'avion porteur, aussi Le Prieur dut faire des essais avec une voiture de course...suisse, capable d'un ébouriffant 120 Km/H, une Pic-Pic (Piccard Pictet) sur laquelle avait été greffé un trognon d'aile d'avion Voisin.
Tout se passa pour le mieux et c'est ainsi que les aviateurs alliés (et en particulier l'as belge Willy Coppens effacèrent du ciel les ballons captifs allemands destinés au réglage de l'artillerie.