samedi 2 septembre 2006

1273 - Sa Majesté le T-34

... dès son apparition lors de la 1ère GM, le tank fut perçu comme un véhicule avant tout destiné à accompagner la progression des fantassins plutôt qu'à affronter ses homologues dans le cadre de batailles rangées.

Comme l'infanterie se déplaçait à pied, la vitesse et la maniabilité du tank furent dès l'abord considérées comme des atouts de peu d'importance. Et comme les combats entre tanks constituaient l'exception plutôt que la règle, leur armement se limita pendant longtemps à un ou plusieurs canons de petit calibre et/ou à un obusier de calibre plus élevé mais sans la moindre prétention perforante, puisque uniquement destiné à soutenir l'infanterie en tirant à faible distance des projectiles à haute teneur en explosifs.

Jusqu'à la 2ème GM, le tank resta donc, grosso-modo, une énorme boîte rectangulaire hérissée de canons et de mitrailleuses, et fixée sur un châssis quasiment agricole, qu'un moteur anémique s'efforçait tant bien que mal - et plutôt mal que bien - de faire avancer. Sa faible vitesse et sa hauteur élevée en faisaient de surcroît une cible facile pour l'artillerie adverse, et d'autant plus que son blindage résolument vertical, et constitué de plaques simplement boulonnées entre elles, n'offrait qu'une protection finalement illusoire.

En dessinant le T-34, à la fin des années 1930, Mikhail Koshkin ne se doutait certes pas qu'il allait révolutionner la guerre des blindés. Rien dans sa création n'était d'ailleurs inédit en soi : les chenilles larges (diminuant la pression au sol et offrant une meilleure adhérence dans la neige et la boue), la suspension Christie (d'origine américaine et gage d'une vitesse élevée), le puissant diesel V12 de 500 CV, la silhouette abaissée, les plaques de blindage soudées et fortement inclinées (bien plus efficace à poids égal que les traditionnelles plaques verticales boulonnées ou rivetées), et la tourelle dotée d'un canon long à haute vitesse initiale (donc véritablement anti-chars) s'étaient déjà retrouvés, mais jamais conjugués, dans d'autres créations soviétiques ou occidentales.

C'était donc la réunion de ces différents éléments qui faisaient du T-34 une machine révolutionnaire et quasiment imbattable sur le Front de l'Est,... comme les tankistes allemands l'apprirent bientôt à leur dépens, ne devant leurs victoires qu'au trop petit nombre de T-34 engagés, que le commandement soviétique ne savait du reste pas du tout utiliser de manière efficace.

La production accéléra cependant rapidement, en sorte qu'à la fin de la guerre, plus de 50 000 T-34 étaient sortis des chaînes de montage (!)

Au début de 1944, l'apparition des Panther et Tiger, premiers tanks allemands véritablement capables d'affronter le T-34, entraîna le remplacement du canon de 76mm par un plus puissant 85mm, dans une tourelle agrandie, permettant à l'Armée rouge de continuer sa progression jusqu'à Berlin...

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