jeudi 30 mars 2006

1117 - à quand la fin ?

... la lenteur et le caractère par trop technique des débats du procès de Nuremberg exaspérèrent rapidement une opinion publique qui, il faut bien le dire, se souciait peu de Justice ou de Vérité, et réclamait plutôt vengeance et force pendaisons pour les anciens maîtres du Troisième Reich.

"Les esprits aux États-Unis", écrit Irving, "étaient enflammés par la lenteur avec laquelle se déroulait le procès. Les semaines s'écoulaient sans qu'on puisse en voir la fin. Le juge soviétique, le général Nikitchenko, fit circuler parmi ses collègues une note exprimant son appréhension à l'égard des délais et de leur effet défavorable sur l'opinion publique.

Les mois de procédures judiciaires monotones, de bonne chère et d'alcool abondants, commençaient à prélever leur tribut sur les juges et les procureurs. Leur acuité intellectuelle en souffrait. Chacun trouvait l'autre irritant. Leurs documents personnels révèlent une histoire quasiment sans fin de cocktails et de banquets tenus sous les plus légers prétextes. Sir David Maxwell-Fife, le procureur britannique, organisa ainsi un réception le 6 février 1946 pour Auguste Champetier de Ribes, le vieux procureur français appelé à remplacer François de Menthon (1), et naturellement, de la manière la plus inappropriée, les juges britanniques et américains furent invités à se joindre à la réception.


(...) La bamboche continua. Quelques semaines plus tard, le juge Biddle assista ainsi à une soirée dansante donnée par les procureurs russes afin de célébrer la fête de l'Armée rouge. Une soirée qu'il trouva très gaie et fort distrayante" (2)

(1) François de Menthon venait d'être nommé Ministre de la Justice
(2) Irving, page 300

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