mardi 21 mars 2006

1108 - "Si cette histoire a besoin d'un héros"

... Aux yeux de tous les observateurs, Hermann Goering restera incontestablement la vedette du Procès de Nuremberg.

Mais "si cette histoire a besoin d'un héros, alors celui-ci s'appelle Jackson" (1). Plus que tout autre, le procureur-général américain est en effet le maître d'oeuvre, la véritable âme de ce procès. Un procès qu'il a organisé de bout en bout, et voulu le plus fidèle possible à ses propres idées, et donc à ses propres qualités et défauts.

On le lui reprochera.

Né en 1892, Robert Houghwout Jackson est en effet un idéaliste, un membre du Parti Démocrate américain, et un supporter inconditionnel de Franklin Delano Roosevelt, lequel l'a nommé à la Cour Suprême. Et c'est tout naturellement à lui que le Président Trumann - successeur de Roosevelt - a songé lorsqu'il s'est agi de trouver l'homme qui allait instruire et incarner le procès des "grands criminels de guerre nazis"

"Le privilège d'inaugurer dans l'Histoire le premier procès pour ces crimes contre la paix du monde impose de graves responsabilités", déclare Jackson devant la Cour. "Les crimes que nous cherchons à condamner et à punir ont été si prémédités, si néfastes et si dévastateurs que la civilisation ne peut tolérer qu'on les ignore, car elle ne pourrait survivre à leur répétition. Que quatre quatre grandes nations, exaltées par leur victoire, profondément blessées, arrêtent les mains vengeresses et livrent volontairement leurs ennemis captifs au jugement de la loi, est un des plus grands tributs que la force paya jamais à la raison" (2)

(1) Irving, page 7 (2) Wieviorka, page 44

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