dimanche 6 novembre 2005

973 - sur la route de Wannsee

... à supposer-même que Hitler ait réellement envisagé la déportation des Juifs vers un territoire lointain et inhospitalier comme une option possible à la "Solution du problème juif" - ce dont on peut néanmoins douter - les premiers revers militaires enregistrés à l'Est l'interdisaient désormais.

Avec la disparition de toute perspective de victoire rapide, voire même de victoire tout court, la "question juive" revenait au premier plan des préoccupations hitlériennes. Il fallait en effet tenir la promesse, contractée dès les débuts du nazisme, de parvenir à une Allemagne, et même d'une Europe "judenrein" - c-à-d débarrassées des Juifs. Il fallait punir - et punir définitivement - cette race honnie, jugée responsable de tous les malheurs de l'Allemagne. Et il fallait s'y prendre toutes affaires cessantes, au cas où le sort des armes se révélerait in fine défavorable à l'Allemagne.

Dans la logique hitlérienne, peu importait au fond que l'Allemagne gagne ou perde la guerre pour autant que l'Allemagne en ressorte libérée de ses Juifs.

Et si l'on ne pouvait désormais plus pousser à l'exil les millions de Juifs parqués dans des ghettos - particulièrement en Pologne - ni même les déporter de force très loin de l'Allemagne, ne restait plus que la possibilité de les exécuter en masse, de procéder à un génocide sans précédent dans l'Histoire humaine, puisque mené à l'échelle d'un continent.

Les premiers jalons avaient été posés de longue date, et notamment par la mise en place de "l'action d'euthanasie" sur les malades et handicapés mentaux. Les moyens étaient disponibles, la volonté existait.

Ne manquait plus qu'à régler les derniers détails de la Solution finale. Reinhard Heydrich allait s'en charger...

Aucun commentaire: