lundi 31 octobre 2005

967 - l'illustre inconnu

... on a souvent présenté Alfred Rosenberg comme le principal - sinon le seul - "idéologue du Nazisme", mais la vérité force à reconnaître que personne, parmi les leaders nazis, n'avaient réellement lu - et encore moins compris - la prose particulièrement indigeste de l'intéressé.

Compagnon de la première heure de Hitler, rédacteur en chef du Völkischer Beobachter - journal officiel du parti nazi - puis Ministre des Territoires occupés, Rosenberg était un architecte devenu journaliste, philosophe, et bien entendu antisémite. Un homme qui rendait les Juifs responsables de tous les malheurs de l'Allemagne et en particulier de s'être assurés le contrôle de la Presse, du théâtre et de l'Économie.

De lui, Hans Fritsche, haut fonctionnaire au Ministère de la Propagande, dira "Autrefois, je pensais qu'Alfred Rosenberg était un pur théoricien incapable de tout travail pratique - fût-ce le plus simple. Pour ce qui est de ses écrits, je n'ai lu personnellement que le premier chapitre du Mythe du XXème siècle (...) C'est tellement mauvais, j'ai toujours eu l'impression que Rosenberg incarnait le mysticisme allemand"

Un jugement sans appel, que confirmera Hermann Goering lui-même : "Ce n'est pas un officiel. C'était un auteur. Je ne connais personne qui puisse dire qu'il a été l'ami de Rosenberg. Il est du genre à faire bande à part; il est difficile à comprendre ou à approcher (...) je n'ai jamais rien lu de lui, hormis le premier chapitre du Mythe du XXème siècle, qui comme je l'ai dit m'est tombé des mains"

Sepp Dietrich. nazi fanatique et général SS de triste mémoire, sera encore plus laconique "Rosenberg ? - Je n'y ai jamais rien compris, trop compliqué !"

Idéologie nazi qu'aucun nazi ne lisait ni ne comprenait, Alfred Rosenberg fut néanmoins reconnu coupable des quatre chefs d'inculpation formulés par le Tribunal de Nuremberg, et pendu le 16 octobre 1946

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