lundi 24 octobre 2005

960 - le bourreau d'Auschwitz

.... Rudolf Höss - à ne pas confondre avec Rudof Hess - était lieutenant-colonel de la SS, et surtout commandant du camp d'Auschwitz de mai 1940 au 1er décembre 1943, soit au plus fort du génocide juif.

A Nuremberg, ce n'est pourtant pas en tant qu'accusé, mais bien en tant que témoin, qu'il apparaît à la barre et stupéfie le tribunal par le fantastique détachement avec lequel il commente ses actions.

"J'avais des ordres personnels de Himmler. Les raisons que Himmler me donnait, je devais les accepter (...) Himmler me disait que si les Juifs n'étaient pas exterminés à cette époque, c'étaient les Juifs qui extermineraient à jamais les Allemands".

Fonctionnaire zélé et soucieux de bien faire, Höss avait personnellement visité le camp de Treblinka, mais n'avait guère été impressionné par l'efficacité des moyens utiliser pour se débarrasser des Juifs :

[A Treblinka] "à côté des chambres d'extermination étaient placés les moteurs de vieux chars ou de vieux camions, et les gaz des moteurs, les gaz d'échappement, étaient dirigés dans les cellules (...) Les autorités de Treblinka allumaient les moteurs et les laissaient tourner une heure pour exterminer les gens. A ce moment-là, ils étaient tous morts"

Ce constat l'avait amené à imaginer une autre méthode :

[A Auschwitz] "j'avais deux vieilles fermes que j'avais fait aménager en chambres à gaz. Le premier convoi du Gouvernement général a été conduit là. Ils ont été gazés au Zyklon B (...) Dans chaque ferme, on pouvait gazer en même temps 1 800 à 2 000 personnes [en une demi-heure] (...) Il fallait vingt-quatre heures pour brûler 2 000 personnes dans ces cinq fours (...) Nous prenions donc toujours beaucoup de retard parce que, comme vous le voyez, il était beaucoup plus facile d'exterminer au gaz que d'incinérer (...) Quand l'opération battait son plein, deux ou trois convois arrivaient tous les jours, chacun avec près de 2 000 personnes. Ce furent les moments les plus durs (...)

Et ce fonctionnaire modèle de se plaindre de ses horaires de travail véritablement infernaux :

"A Auschwitz, durant ma dernière année là-bas, en 1942, 1943, j'avais beaucoup à faire (...) Le téléphone sonnait toutes les nuits et on me convoquait quelque part. J'étais épuisé, non seulement à cause des exterminations mais aussi à cause des autres tâches. Ma femme [qui vivait avec lui à Auschwitz] se plaignait souvent que je passe si peu de temps avec ma famille et que je ne vive que pour mon travail. C'est seulement en 1943, après que je sois allé à Berlin, que mes médecins ont fait savoir à mes supérieurs que j'étais surmené et épuisé. J'ai pris six semaines de vacances vers la fin de l'année"

Jugé par un tribunal militaire polonais, Rudolf Höss fut pendu à Auschwitz le 7 avril 1947

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