... le 17 juin 1939, suite à un accord intervenu entre les organisations juives et les gouvernements britanniques, français, belges et hollandais, les quelques 900 réfugiés juifs du paquebot Saint-Louis furent finalement autorisés à débarquer et à s'en aller retrouver les milliers de leurs coreligionnaires qui se trouvaient déjà dans les divers camps de réfugiés installés dans ces quatre pays.
Quelques semaines plus tard, la déclaration de guerre allait transformer tous ces réfugiés indésirables en autant de citoyens encore moins désirés d'un pays désormais ouvertement ennemi. Les camps de réfugiés inconfortables se transformèrent donc tout naturellement en camps d'internement purs et durs puis, dans tous les pays vaincus et occupés par l'Allemagne, en simples salles d'attente des chambres à gaz.
Au final, des milliers de Juifs allemands se retrouvèrent ainsi livrés aux autorités du pays auquel ils avaient tenté d'échapper. Très peu y survécurent.
Mais, en attendant, "l'affaire du Saint-Louis", savamment exploitée par la propagande allemande, était venue illustrer une nouvelle fois les réticences, pour ne pas dire le refus, des démocraties occidentales d'accueillir chez elles des Juifs allemands pourtant menacés de mort dans leur pays.
"Si l'Amérique, la France, la Grande-Bretagne ne veulent pas des Juifs, pourquoi nous, Allemands, serions-nous obligés de les vouloir chez nous ?" ironisait la propagande du docteur Goebbels, trop contente de l'aubaine.
Mais si ces pays ne voulaient pas des 300 000 à 400 000 Juifs que le gouvernement du Reich avait déjà expulsés, qu'allait-on pouvoir faire des 300 000 à 400 000 qui restaient encore sur place ? Qu'allait-on pouvoir faire des millions de Juifs de tous les pays européens que l'Allemagne se proposait d'envahir ?
Et que faire, en particulier, d'une Pologne qui, avec près de trois millions de Juifs, abritait la plus importante population juive d'Europe...
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