... ne disposant pas des capacités américaines, l'industrie japonaise n'eut d'autre choix que de tenter de moderniser vaille que vaille le matériel de guerre déjà existant. Un pis-aller qui, dans la plupart des cas et des armées du monde, offrait finalement plus d'inconvénients que d'avantages.
Manquant cruellement de porte-avions - que l'Amérique fabriquait pour ainsi dire à la chaîne - le Japon décida ainsi de transformer deux de ses cuirassés existants en "cuirassés porte-avions" (ou plutôt porte-hydravions) hybrides, en supprimant les tourelles arrières pour y installer un pont d'envol. Le résultat final ne justifia jamais les milliers d'heures de travail nécessaires, et d'autant moins que lorsque l'Ise et le Hyuga repartirent au combat, ce fut sans un seul appareil à leur bord : les hydravions et les équipages prévus ayant depuis longtemps été anéantis par le rouleau-compresseur américain.
Un sort identique fut réservé au célèbre chasseur "Zéro". Plutôt que de consacrer leurs efforts au développement des nouveaux chasseurs lourds, les ingénieurs de Mitsubishi - poussés il est vrai par les responsables de la Marine - s'échinèrent à fabriquer et à améliorer un concept - celui du chasseur léger - qui était déjà au bout de son potentiel à l'entrée en guerre du Japon.
L'installation de moteurs plus puissants porta à plus de 10 000 le nombre d'exemplaires construit - record japonais - et permit certes de doter l'avion d'un semblant de blindage - qui faisait jusqu'alors totalement défaut - mais ne pouvait lui permettre de rivaliser avec les Hellcat et Corsair américains, conçus dès l'origine comme chasseurs lourds.
Bien que meilleures dans l'absolu, les ultimes versions du Zéro furent de toute manière confiées à des pilotes inexpérimentés, qui n'étaient plus que l'ombre de leurs aînés de 1941, et qui périrent donc en grand nombre.
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