lundi 15 août 2005

890 - des surhommes trop ordinaires

... en dignes héritiers des samouraïs, les soldats japonais se devaient de supporter stoïquement la maladie, les blessures, et l'épuisement physique.

Mais la Nature, tôt ou tard, finissait par reprendre ses droits, et réclamer son dû

"Il était complètement déraisonnable de maintenir en première ligne pendant des périodes de deux à trois mois, voire plus, des unités dont le personnel ne pouvait disposer d'aucun repos", souligna un pilote japonais. "Je suis certain, aujourd'hui, que beaucoup de nos pilotes tombèrent sous les coups de l'ennemi à cause de la fatigue, parce que mentalement et physiquement ils n'étaient pas en pleine possession de leurs moyens. (...)

Quant à nos mécaniciens, armuriers, radios et autres personnels au sol (...) ils vivaient et travaillaient comme des esclaves de 12 à 20 heures par jour, 7 jours sur 7, dans des conditions le plus souvent insalubres".(...) Les bombardements que j'avais connu à Buin n'étaient rien comparés à ceux que subissait Rabaul jour et nuit. Des centaines de bombardiers maintenaient une pression constante sur la base, empêchant quiconque de dormir et de se reposer"
.

Dans ces conditions, même les Japonais finissaient eux aussi par craquer, malgré les risques et le déshonneur encourus .

"Tsutomu Ito disparut un jour en combat au dessus de la Nouvelle Guinée et fut considéré comme mort. (...) [des années plus tard] j'eus un jour l'occasion de le croiser [par hasard] dans Tokyo (...) c'est ainsi que j'appris qu'il avait été blessé lorsque son avion s'était écrasé dans la jungle (...) il m'avoua avoir volontairement renoncé à rejoindre nos lignes pour poursuivre le combat comme le dictait l'honneur militaire. Pendant deux ans, il avait vécu au milieu d'une tribu indigène avant de se rendre aux troupes alliées qui avançaient. Le plus dur pour lui avait été le retour au Japon. Pour éviter le déshonneur de sa famille, il avait changé de nom, s'était marié et avait refait sa vie dans l'anonymat. Officiellement, Tsotomu Ito était mort au combat"

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