... avant guerre, la marine marchande japonaise suffisait à peine à assurer les besoins essentiels d'un pays presque dépourvu de matières premières. Il suffira de quelques dizaines de sous-marins américains pour l'envoyer par le fond et priver le Japon des ressources des pays nouvellement conquis.
De 1942 à 1945, disparaîtront ainsi, directement ou indirectement, plus de 4 millions de tonnes de navires japonais, soit 2 106 des 2 337 navires de commerce nippons repris au Lloyd's Register de 1939 (!)
Ses routes maritimes coupées, le Japon n'aura bientôt plus d'autre choix que de stationner sa flotte de guerre en Indonésie, à proximité immédiate des raffineries. Et pour acheminer d'Indonésie en métropole l'essence indispensable aux avions et aux véhicules, d'imaginer les solutions les plus folles, à l'image du Ki-105, un avion transportant une citerne d'essence de 3 000 litres,... dont l'essentiel aurait été consommé par l'avion lui-même lors de son vol.
L'essence devenant de plus en plus rare, la formation des élèves-pilotes fut de plus en plus sommaire, avec des conséquences dramatiques non seulement sur leur survie au combat, mais aussi sur leur simple efficacité opérationnelle, au point qu'il fut finalement plus rentable de transformer en kamikazes des pilotes à peine capables de décoller.
Même motif et même punition pour les nouveaux moteurs plus puissants, dont le Japon avait désespérément besoin. Accusant dès le début du conflit un déficit de plusieurs centaines de CV sur leurs homologues américains à très haut indice d'octane, les moteurs japonais devinrent également de moins en moins fiables à mesure que les ingénieurs durent se résoudre, faute d'essence, à sacrifier les essais pourtant indispensables, et à lancer en production des moteurs certes plus performants sur le papier, mais rendus aussi fragiles que du verre.
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