... au printemps 1942, le Japon avait donc réussi, au prix de pertes très réduites, à conquérir l'immense empire colonial dont il avait toujours rêvé.
Le problème, c'est que rien n'avait été prévu pour assurer une guerre longue.
Toute la stratégie japonaise s'articulait en effet autour d'une idée simple - et manifestement simpliste - autour de laquelle l'amiral Yamamoto avait échafaudé ses plans de bataille : s'emparer en moins de six mois des territoires et des matières premières indispensables, puis s'y retrancher de manière telle que toute tentative de reconquête se solderait en vérité par un coût si exorbitant pour les États-Unis que ces derniers préféreraient y renoncer et négocier avec le Japon une paix lui laissant l'essentiel du fruit de ses rapines.
Mais en dépit des espoirs des dirigeants nippons, les Américains semblaient déterminés à en payer le prix, et ne manifestaient aucune intention de baisser les bras.
Ce nouvel empire, il allait donc falloir le défendre. Et c'est alors que les faiblesses de la machine de guerre japonaise commencèrent à apparaître, notamment au niveau du commandement.
Conformistes par tradition, et régis depuis l'enfance par la discipline et l'obéissance au chef, les officiers japonais n'étaient pas les mieux armés pour prendre des initiatives. A Pearl Harbour, à Wake, en Mer de Corail, on avait déjà vu des amiraux hésiter sur la conduite à tenir, et refuser de s'écarter du plan initialement prévu et décidé en haut-lieu, même si cela empêchait la victoire de se transformer en triomphe.
Massivement répandue au sein de l'armée et de la marine, et trop longtemps occultée par une succession ininterrompue de victoires, cette tendance allait s'avérer désastreuse lorsque les succès cessèrent d'être au rendez-vous, et lorsque la situation sur le terrain contraignit cette nation de samouraïs à affronter une logique de défense, puis de retraite, à laquelle elle n'avait jamais été préparée
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