... le véritable Pont de la Rivière Kwaï fut construit d'acier et de béton, et pas de cordes et de bois. Et il ne fut pas détruit par un commando britannique, mais endommagé à plusieurs reprises par les bombardements alliés.
L'un de ces bombardements tua une centaine de personnes. Une centaine de prisonniers britanniques occupés à entretenir et réparer la voie du chemin de fer...
A la capitulation du Japon, le 2 septembre 1945, la ligne avait depuis longtemps cessé d'être praticable, dévorée par la jungle et victime des bombes britanniques et américaines, tout autant que d'une construction bâclée et de multiples erreurs de conception.
Sur les 64 000 prisonniers de guerre occidentaux employés tout au long de cette folie, plus de 26 000 étaient morts en chemin. Le nombre de morts parmi les coolies indigènes n'a jamais été connu avec précision, mais généralement estimé à plus de la moitié des 200 000 qu'ils étaient au début de la construction.
Cent-onze Japonais furent jugés et reconnus coupables de crimes de guerre liés aux différents chantiers du chemin de fer. Trente-deux furent condamnés à mort et exécutés. Yoshihito Futamatsu, responsable du tracé thaïlandais de la ligne, en réchappa, et termina sa longue et fructueuse carrière d'architecte par la construction du métro d'Osaka. Cette fois sans employer de prisonniers réduits en esclavage.
Quant à la voie elle-même, seuls les 135 premiers kilomètres furent finalement réparés et remis en service après la guerre. Ils constituent aujourd'hui un des hauts lieux du tourisme thaïlandais. Les 285 autres ont purement et simplement disparu, engloutis par la végétation, tout comme la plupart des victimes...
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