jeudi 14 juillet 2005

858 - inadéquation

... en Indonésie, les Hollandais disposaient de nombreux avions relativement récents, mais pas des moyens suffisants pour les entretenir et les garder opérationnels.

Devant Singapour, les Britanniques avaient de gros cuirassés, mais pas d'avions pour les protéger; et à Singapour-même, de gros canons qui ne pouvaient tirer que vers la mer et auraient donc été parfaits pour repousser une invasion si les Japonais, décidément fort peu coopératifs, n'avaient eu la mauvaise idée de débarquer plus loin, là où personne ne les attendait, afin de prendre la ville à revers, par voie de terre, comme ils l'avaient du reste déjà fait à Port Arthur, en 1904, au détriment des armées du tsar.

Les aviateurs alliés engagés contre les Zéro japonais, auraient certes pu bénéficier de la précieuse expérience des "Tigres Volants" de l'American Volunteer Group (AVG), qui les combattaient déjà depuis des mois en Chine, si les rapports de combat de ces derniers - qui comptaient dans leurs rangs un certain Gregory "Papy" Boyington, futur commandant de la VMF 214 "Black Sheep Squadron (*) - n'avaient disparu corps et biens dans les innombrables méandres de l'administration américaine. En conséquence de quoi, les dits aviateurs alliés - Britanniques en tête - s'entêtèrent pendant des mois à affronter leurs adversaires en combat tournoyant, ce qui, face aux Zéro et Hayabusa bien plus légers et agiles, était précisément la chose à ne jamais faire.

Les marins avaient des navires, mais peu de radars et encore moins de couverture aérienne, ce qui n'était finalement qu'un moindre mal en regard des difficultés rencontrées pour faire cohabiter sous un commandement unique des Hollandais, des Australiens, des Neo-Zélandais et des Américains que tout ou presque opposait.

Quant aux fantassins, ils ne voyaient aucune honte à se rendre en masse à bien moins nombreux qu'eux - à l'image des 100 000 soldats du général Percival opposés à Singapour aux 15 000 du général Yamashita - dès lors qu'ils jugeaient la situation désespérée,... ce qui n'était certes pas la meilleure manière d'être bien traités et de rester en vie face à des Japonais considérant au contraire la reddition comme le déshonneur suprême...

(*) escadrille qui, du reste, ne fut jamais composée de repris de justice soignés par de jolies infirmières...

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