samedi 9 juillet 2005

853 - la fuite en avant

... En juillet 1940, le Président Roosevelt, de plus en plus inquiet face à l'expansionnisme japonais, décrète l'embargo sur les exportations d'essence (à haut indice d'octane) pour avions.

Mais il en faut plus pour dissuader les militaires japonais qui, profitant de l'effondrement de la France, accentuent leur pression sur l'Indochine.

Le 30 août, Tokyo obtient le droit de passage au Tonkin, puis l'envahit purement et simplement le 22 septembre suivant, avant de signer, le 27 septembre, le "Pacte Tripartite" d'assistance militaire mutuelle avec l'Italie et l'Allemagne.

L'Indochine est riche en caoutchouc, mais c'est surtout le pétrole des Indes néerlandaises qui intéresse Tokyo. Un pétrole qui viendrait bien à point pour remplacer celui en provenance des États-Unis si les Hollandais, non contents d'exiger un paiement en dollars, ne calquaient leur position sur celle de leurs alliés américains.

Le 2 juillet 1941, le gouvernement japonais décide d'accentuer l'invasion vers le Sud, "même si cela implique de livrer une guerre aux États-Unis et à la Grande Bretagne". Cinq jours plus tard, le Japon envahit et occupe toute l'Indochine.

Cette fois, Washington tape du poing sur la table, gèle les avoirs nippons aux États-Unis, et interdit la vente de pétrole américain aux Japonais.

Washington espère ainsi amener Tokyo à de meilleurs sentiments et à évacuer l'Indochine française. Pour Tokyo, en revanche, un tel retrait est évidemment inacceptable.

Plutôt que de renoncer aux fruits de ses rapines, le gouvernement japonais choisit donc la fuite en avant : lorsque les négociations avec les Hollandais d'Indonésie en vue d'un approvisionnement alternatif en pétrole échouent, la Conférence impériale du 6 septembre 1941 décide, sur l'insistance du Haut Commandement, qu'une guerre sera entreprise contre les États-Unis et la Grande Bretagne, sauf si un accord - auquel plus personne ne croit - peut être trouvé à bref délai avec les États-Unis...

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