samedi 28 mai 2005

811 - l'avion, tout simplement

... les nombreuses parcelles de leur empire étant séparées par d'immenses étendues de mers et d'océans, les Britanniques et les Français se tournèrent tout naturellement vers les grands hydravions à coque, qui offraient l'avantage - du moins en théorie - de pouvoir se poser n'importe où en mer en cas d'avarie de moteur.

Les Américains - en particulier ceux de la Pan Am - n'étaient pas opposés à l'idée et, durant l'entre-deux-guerre, mirent d'ailleurs en service de nombreux gros "clippers" Sikorski, Martin ou Boeing sur les routes de Chine, du Pacifique, et enfin de l'Atlantique.

Pour le service intérieur, en revanche, et qu'ils soient militaires ou civils, tout opposait les Britanniques et les Français aux Américains. Là où les premiers pouvaient à la limite se contenter de prendre le train, les seconds, confrontés à l'immensité d'un territoire s'étendant sur plus de 6 000 kms d'un bord à l'autre, réclamaient un moyen de transport plus rapide.

L'hydravion n'étant d'aucune utilité au dessus des terres, c'est aux États-Unis que l'avion eut finalement le loisir de faire étalage de ses qualités et, bientôt, de supplanter l'hydravion, y compris au dessus de l'océan.

Les Boeing 247 et - surtout - les Douglas DC2 et DC3 ouvrirent rapidement la route. Le 18 février 1934, un DC2 rallia ainsi la côte ouest à la côte est des États-Unis dans le temps record de treize heures (avec escales). Quelques mois plus tard, un DC2 de la compagnie néerlandaise KLM stupéfia le monde en terminant second de la course Londres-Sidney, en quatre-vingt-dix heures, juste derrière un pur monoplan de course de Havilland (!)

Il n'en fallait pas plus pour éveiller l'intérêt des compagnies aériennes du monde entier,... et aussi des militaires qui, dès le déclenchement de la 2ème Guerre mondiale, se précipitèrent sur le bimoteur Douglas, qui fut construit à plus de 10 000 exemplaires et transporta des dizaines de milliers de combattants et leurs approvisionnement sur tous les théâtres d'opération avant de se reconvertir dans le transport civil.

Avec les DC4 et Constellation quadrimoteurs qui suivirent, et les progrès en matière de fiabilité des moteurs, la cause était définitivement entendue : l'hydravion de transport avait vécu.

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