... lorsqu'on se rendit compte que les bombardiers, aussi robustes et puissamment armés fussent-ils, resteraient vulnérables à la chasse ennemie, il fallut se résoudre à les faire escorter.
Mais les appareils d'escorte ne disposaient pas toujours d'une autonomie suffisante pour accompagner leurs protégés tout au long du parcours. Il pouvait aussi arriver que, pour des raisons diverses et notamment météorologiques, les escorteurs ratent le rendez-vous prévu avec les bombardiers, lesquels se retrouvaient alors livrés à eux-mêmes et à la merci des chasseurs ennemis.
Certains eurent alors l'idée d'utiliser les capacités d'emport des bombardiers pour leur faire transporter non pas des bombes, mais bien un chasseur d'escorte qui, installé en soute ou accroché sous les ailes, pourrait ainsi effectuer tout le trajet et, en cas de besoin, s'arracher à son avion porteur et se lancer à l'attaque des chasseurs ennemis
Bien que séduisants sur le papier, les "avions-parasites" -qui avaient déjà été expérimentés dans l'entre-deux-guerres (*) - s'avérèrent pourtant très vite l'équivalent aérien de la quadrature du cercle. Il fallait en effet concevoir un appareil suffisamment petit et léger pour qu'il ne handicape pas exagérément son avion porteur. Mais il fallait aussi que cet appareil soit en mesure d'affronter victorieusement des chasseurs ennemis qui, n'étant pas soumis aux mêmes contraintes de poids et d'encombrement, seraient toujours plus lourds et plus puissamment armés.
Dans les faits, cette voie, intensément testée par les Américains et tout aussi intensément copiée par les Russes, s'avéra une impasse totale, à l'image du minuscule McDonnel XF85 "Goblin" dont tout le monde comprit, après seulement quelques minutes de vol, qu'il n'aurait jamais les capacités des appareils qu'il était censé combattre...
(*) notamment sous des dirigeables
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