jeudi 19 mai 2005

802 - faute de grives

... A la fin de la guerre, ne disposant toujours d'aucun bombardier lourd véritablement opérationnel, les ingénieurs allemands reprirent à leur compte l'idée britannique de "l'avion-gigogne", développée quelques années auparavant par les gens de chez Short, lesquels, confrontés au manque d'autonomie des avions transatlantiques de l'époque, avaient imaginé un gros hydravion sur le dos duquel on en installait un plus petit, qui poursuivait son vol sur ses seuls moteurs une fois le premier parvenu à la limite de son autonomie.

Avec les "Mistel", les Allemands inversèrent tout simplement les termes de la formule. Il s'agissait cette fois d'installer un petit chasseur chasseur monomoteur (Messerschmitt 109 ou Focke-Wulf 190) sur le dos d'un bombardier Junkers 88 périmé, vidé de ses équipements mais bourré de 4 à 5 tonnes d'explosifs.

Le pilote prenait place dans le chasseur, assurait le décollage et le pilotage de l'ensemble. Parvenu à proximité immédiate de la cible, le chasseur se détachait du bombardier, qui continuait seul sur sa trajectoire et percutait la cible quelques secondes plus tard.

Sur le papier, la formule promettait d'obtenir à moindre coût une puissance de destruction équivalente aux gros bombardiers quadrimoteurs anglais et britanniques.

Dans les faits, et malgré la construction de plusieurs centaines de Mistel, ce curieux assemblage n'obtint que de très médiocres résultats. Bien trop vulnérables à la chasse alliée, la majorité d'entre eux furent tout simplement abattus avant d'atteindre leur objectif...

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