mardi 17 mai 2005

800 - la signature qui trahit

















... à mesure que l'on se remettait à camoufler les avions sous de nombreuses couches de peinture, les ingénieurs abordèrent le camouflage de façon enfin scientifique, testant des centaines de pigments, de schémas et de nuances différents, afin de les dissimuler de la manière la plus efficace possible, mais aussi pour les protéger des intempéries, favoriser leur aérodynamique, réduire leur signature radar, voire les transformer en "caméléons" qui seraient capables, sous l'effet de la lumière, de la pluie, du soleil, ou de la volonté du pilote, de changer constamment de couleur, et de se fondre ainsi plus facilement avec le décor (nuages, ciel bleu, forêts, déserts,...) dans lequel ils évoluent.

Outre la réduction de signature visuelle (peintures de camouflage) et de signature radar (avions "furtifs"), on tente également de réduire la signature sonore et thermique des avions de combat. Si d'importants progrès ont déjà été réalisés en matière de réduction du bruit des réacteurs, l'avion totalement silencieux n'est hélas pas pour demain.

Il en va de même pour la réduction de la signature thermique. Face à des capteurs infrarouge aujourd'hui capables de discerner la chaleur d'une cigarette derrière un mur, la protection des avions contre les missiles infra-rouges s'appuiera encore longtemps sur l'éjection de leurres thermiques (flares) et - découverte plus récente - sur la "super-croisière".

Jusqu'au début des années 1990, les avions de combat n'évoluaient en effet au dessus de la vitesse du son que grâce à des réacteurs équipés d'une post-combustion, laquelle entraînait non seulement une augmentation vertigineuse de la consommation (et donc une réduction tout aussi conséquente de l'autonomie de vol) mais aussi un accroissement de la température de la tuyère, qui rendait l'avion plus vulnérable aux missiles infra-rouges.

C'est pourquoi, la plupart du temps, un appareil supersonique évolue en dessous de la vitesse du son, à sa "vitesse de croisière",... où il est le plus vulnérable à la DCA classique et aux missiles à tête radar.

La "super-croisière" vise donc à concilier les avantages des deux formules, sans en supporter les inconvénients. En volant à une vitesse de croisière légèrement supérieure à celle du son, mais sans recourir à la post combustion, un avion comme le F22 "Raptor" peut ainsi voler plus longtemps tout en diminuant sa vulnérabilité face aux canons de DCA et aux missiles à guidage radar ou infrarouge.

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