lundi 16 mai 2005

799 - peintures de guerre

... au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les progrès du radar, et l'accroissement vertigineux des performances des avions, persuadèrent les États-majors de ne plus camoufler leurs appareils de combat, qui conservèrent donc, des années durant, leur - rutilante - couleur "aluminium naturel".

A quoi bon en effet s'échiner à peindre des avions qui volaient si vite et si haut que l'oeil humain ne pouvait plus les apercevoir mais que le radar percevait en revanche sans problème, à des dizaines de kilomètres de distance, et que les missiles détruisaient - en principe - sans peine, même sous les camouflages les plus élaborés ?

Comme toujours, les réalités du terrain, et en particulier celles du Vietnam, mirent à mal les certitudes bureaucratiques : les missiles atteignaient rarement leurs cibles, les radars pouvaient se brouiller, et les avions passaient plus de temps à bombarder des fantassins à proximité du sol qu'à affronter leurs homologues à 10 000 mètres d'altitude.

Au Vietnam, contre toute attente, ce fut encore la DCA classique et ses canons russes de 20 à 57mm - héritiers de la Seconde Guerre mondiale - qui, loin devant les missiles ou l'aviation de chasse, enregistra les meilleurs résultats contre des appareils américains souvent supersoniques, mais contraints d'évoluer sous la vitesse du son, et à moins de 5 000 mètres d'altitude, s'ils voulaient conserver la moindre chance de toucher leurs cibles au sol.

Dans ces conditions, et dans tous les pays du monde, on se mit donc à recouvrir l'aluminium naturel de peintures de camouflage elles aussi héritées de la Seconde Guerre mondiale, et à offrir une retraite prématurée à des avions comme le Vought Crusader ou le F104 "Starfighter", lesquels, conçus comme intercepteurs "purs" à haute altitude, s'avérèrent totalement inadaptés aux missions de chasse-bombardement qui, aujourd'hui encore, constituent la norme pour les appareils de combat.

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