... l'empirisme des camouflages de la Première Guerre mondiale était toujours de mise vingt-cinq ans plus tard, lors de la Seconde, où l'on se contentait de peindre en noir l'avion que l'on utilisait de nuit, en blanc celui appelé à survoler les plaines enneigées, en bleu celui s'aventurait au dessus de l'océan, et dans de multiples nuances et schémas de brun et de vert celui qui combattait au dessus des plaines et des forêts européennes.
A dire vrai, chaque pays avait sa propre "vision" du camouflage, et l'appliquait de manière plus ou moins formelle : très rigoureuse chez les Britanniques, de plus en plus brouillonne chez les Allemands, à mesure que le temps et les peintures se mirent à manquer.
A leur entrée en guerre, les Américains firent comme tout le monde, peignant leurs avions de la manière qu'ils estimèrent la plus efficace possible.
Cependant, la peinture complète d'un avion présente de nombreux inconvénients. Il faut du temps pour l'appliquer convenablement, en plusieurs couches, ce qui ralentit les cadences de production. Et sur les plus gros bombardiers quadrimoteurs, la peinture complète représente plusieurs centaines de kilos,... qui diminuent la vitesse de pointe, la vitesse ascensionnelle, l'autonomie ou tout simplement la charge transportable.
A mesure que leurs forces aériennes montèrent en puissance et s'approprièrent la maîtrise du ciel, les Américains en vinrent à ne plus camoufler leurs avions, qui évoluèrent donc dans leur "couleur" d'origine, offrant aux spectateurs - et en particulier à des centaines de milliers d'Européens occupés - l'incroyable spectacle de centaines d'appareils revêtus d'aluminium naturel, étincelants au soleil.
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