... si les U2 se montraient raisonnablement efficaces dans leur rôle d'avions espions, et si plusieurs d'entre eux sont encore en service aujourd'hui, leur trop grande vulnérabilité face aux missiles anti-aériens les empêchait de s'aventurer au dessus des zones trop âprement défendues... qui avaient toutes les chances de s'avérer les plus intéressantes pour les analystes de la CIA.
"Kelly" Johnson - également concepteur des chasseurs F104 - en était tellement convaincu qu'il s'était immédiatement attelé à dessiner le successeur des U2 dès leurs premiers vols pour le compte de la CIA. Ce successeur, le Lockheed A12 - et son dérivé SR71 "Black Bird"- volerait non seulement plus haut (25 000 mètres) mais surtout beaucoup plus vite (Mach 3) que le U2 originel.
Un pareil cahier des charges ne pouvait évidemment accoucher que d'un monstre aussi complexe que ruineux, qui ne serait par conséquent produit qu'en une poignée d'exemplaires. Avec leur revêtement en titane pour mieux résister à l'échauffement, les SR-71 accomplirent, dès le milieu des années 1960, plusieurs milliers de missions de reconnaissance - toujours entourées du plus grand secret - au dessus de l'URSS, de ses pays satellites ou encore du Vietnam, et sans jamais être descendus.
Leur coût opérationnel, les progrès en matière de satellites-espions, puis l'effondrement de l'URSS, entraînèrent néanmoins leur retrait progressif au début des années 1990. En octobre 1999, le dernier SR-71 en état de vol rejoignit lui aussi ses congénères au musée.
La mise au rebut, et sans successeur, des SR-71 laissa le renseignement américain orphelin, à l'exception de quelques vieux U2, certes modernisés et bien plus économiques à l'usage, mais infiniment moins performants que les "Black Bird"
A moins d'imaginer l'existence de quelque chose d'autre...
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