mercredi 4 mai 2005
787 - la quadrature du cercle
... s'il n'était déjà pas facile, pour un chasseur allemand, d'abattre un quadrimoteur allié avec l'armement qu'il emportait sous ses ailes, encore fallait-il pouvoir s'en approcher suffisamment pour être en mesure de lui tirer dessus,... tout en évitant les tirs de défense du bombardier ainsi que ceux des chasseurs d'escorte.
Dans ces conditions, en 1944, l'espérance de vie moyenne d'un chasseur monomoteur Messerschmitt 109 ne dépassait pas la cinquantaine d'heures de vol. Celle du Focke-Wulf 190, pourtant plus performant, n'était pas meilleure. A plein régime, il fallait en effet de trop longues minutes à ces chasseurs conventionnels pour qu'ils rattrapent les bombardiers et se mettent en position de tir. Et en cas d'interception par les escorteurs alliés, leur vitesse de pointe, souvent inférieure à celle de ces derniers, ne leur permettait pas de s'échapper facilement.
En théorie, la vitesse plus élevée des nouveaux chasseurs à réaction leur permettait de rejoindre plus rapidement leurs proies, et leur offrait de meilleures chances d'échapper aux escorteurs. En revanche, elle augmentait également l'imprécision des tirs, qui s'opéraient encore à l'oeil nu.
Avec 800 kms/h, et quatre canons de 30mm, les Messerschmitt 262 à réaction semblaient l'arme absolue contre des bombardiers se traînant à la moitié de leur vitesse. Mais la consommation d'une essence par ailleurs de plus en plus rationnée était telle que leur autonomie ne dépassait pas 1 000 km. Les succès remportés par ces chasseurs étaient donc fort rares.
Ceux des Heinkel 162 à réaction, et des Messerschmitt 163 à moteur-fusée, l'étaient encore bien davantage, pour des raisons qui tenaient tantôt au manque de fiabilité des moteurs, tantôt à celui des canons ou des cellules elles-mêmes, ou encore à une autonomie dérisoire qui, dans le cas, des Me 163, ne dépassait pas une soixantaine de kilomètres,... effectués pour la plupart en vol plané (!)
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