mardi 3 mai 2005

786 - les limites du "tout missile"

... Contre toute attente, et faute de voir apparaître le moindre bombardier soviétique, le "tout missile" installé sur le McDonnell-Douglas "Phantom II" s'avéra si peu judicieux qu'au Vietnam, il fallut modifier profondément l'avion.

D'abord pour lui permettre de transporter des bombes - bien utiles dans son nouveau rôle de chasseur-bombardier - et ensuite pour emporter un canon Gatling que ses pilotes, lassés par le manque de fiabilité des premiers missiles "Sidewinder" face aux Mig Nord-Vietnamiens, réclamaient à corps et à cris, et qu'on dut, faute d'autre emplacement disponible, installer sous le nez, altérant le profil aérodynamique.

En laboratoire, et lors des tests, des missiles comme l'AIM-54 "Phoenix" (spécialement conçu pour détruire à grande distance les bombardiers lourds soviétiques) atteignaient pourtant une probabilité de succès proche de 90%. Mais en conditions de combat, au Vietnam, elle ne dépassait pas les 30%.

"L'arme aérienne absolue" était donc loin de satisfaire les attentes de ses utilisateurs, par ailleurs confrontés à l'augmentation vertigineuse du coût des avions et de leurs missiles embarqués.

En Israël, les pilotes de Mirage en étaient également arrivés à la même conclusion, préférant continuer à engager les appareils égyptiens au canon plutôt qu'au missile, beaucoup moins fiables et autrement plus coûteux que les bons vieux obus.

Avec les années, les capacités théoriques des missiles s'améliorèrent,... tout comme l'efficacité des leurres et contre-mesures électroniques des avions pris pour cible, rendant la "certitude de victoire" tout aussi aléatoire qu'auparavant...

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