dimanche 1 mai 2005

784 - la faillite de l'ersatz

... les canons à tir ultra-rapide n'étant pas encore au point, et ceux de gros calibre présentant finalement plus d'inconvénients que d'avantages, les ingénieurs allemands cherchèrent donc d'autres moyens d'abattre les gros quadrimoteurs anglo-américains occupés à incinérer leurs villes.

Par rapport aux canons, les missiles et roquettes air-air offraient l'avantage de ne générer aucun recul susceptible de mettre à mal la structure-même du chasseur qui les transportait.

A tous égards, un missile guidé comme le X-4 était bien supérieur à la simple roquette libre, mais il s'en faudrait de longtemps avant qu'il ne devienne opérationnel et, là encore, uniquement entre les mains des vainqueurs de l'Allemagne.

La roquette libre n'avait pour elle que sa très grande simplicité,... et sans doute aussi le fait qu'elle était alors utilisée en quantités véritablement industrielles par les Britanniques, les Américains ou les Russes dans leur chasse aux tanks et véhicules allemands.

Mais si le tank constitue un objectif fort peu mobile, il en va tout autrement d'un avion, capable de se déplacer très rapidement dans les trois dimensions pour échapper aux roquettes tirées contre lui.

Séduisante sur le papier, l'adaptation de roquettes air-air sous les ailes des chasseurs allemands s'avéra un fiasco total. En théorie, une seule WGr 21 de 210mm - conçue pour exploser automatiquement après 800 mètres de vol - suffisait à pulvériser n'importe quel bombardier quadrimoteur allié. Dans les faits, et faute de tout système de radar et de télémesure, il était obligatoire de la tirer avec une précision inférieure à 60 mètres... impossible à mesurer à l'oeil nu et dans un chasseur volant à 600 kms/h.

Le programme tout entier se solda donc par un nouvel et colossal échec,... encore aggravé par la perte d'une multitude d'avions lanceurs qui, handicapés par le poids et la traînée aérodynamique des roquettes transportées sous leurs ailes, constituaient des proies faciles pour la chasse alliée escortant les bombardiers.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!

Il est de bon ton de se moquer des efforts désordonnés et ineficaces des "professeur nimbus" allemands dans le domaine des missiles . Il y a eu sûrement des recherches condamnées dès le départ et des délires d'ingénieurs, mais il y avait aussi un problème très net: L'absence (ou le retard) en Allemagne de recherches sur le détonateur de proximité.
RV Jones , dans son bouquin"most secret war en parle assez abondamment ...et note que certains composants électroniques vitaux nécessaires à la réalisation de ce gadget meurtrier existaient en Allemagne dés la fin des années 30 (Il en avait reçu un dans le même paquet que le fameux "rapport d'Oslo"). Un missile comme le wasserfall (qui était déjà doté d'un guidage assez sophistiqué, testé sur la V2 qui alla tomber en suède par erreur)aurait pu être un tueur de bombardiers redoutable si les allemands avaient abouti en même temps que les anglo-américains sur la réalisation du "Proximity Fuze".