... du Churchill, on pourrait dire qu'il était le moins mauvais des tanks anglais, ce qui ne voulait pas dire grand-chose
La faute en incombait pour l'essentiel à sa conception de "char d'infanterie", quant à elle directement héritée d'une époque où l'on pensait que le tank se devait de progresser de concert avec les régiments. Cette conception offrait certes une bonne protection à l'équipage du tank, mais condamnait ce dernier à ne pouvoir évoluer qu'au même rythme que l'infanterie elle-même.
De fait, le pauvre 6 cylindres de 350 CV du Churchill avait déjà bien du mérite à propulser les 40 tonnes de la bête à la vitesse proprement ahurissante de 25 kms/h... sur route.
Entré en service en 1941, le Churchill de série reprenait tout simplement, en les améliorant à peine, les caractéristiques du Matilda qui l'avait précédé sur les chaînes d'assemblage. Son blindage suffisait certes pour affronter la plupart des tanks allemands - sauf ceux munis du célèbre canon de 88mm - mais son extrême lenteur ne lui permettait pas de les poursuivre, tandis que son misérable canon de 6 livres (57mm) suffisait à peine à leur écailler la peinture... Encore cela pouvait-il être interprété comme un gros progrès par rapport aux premiers exemplaires, qui reprenaient ni plus ni moins le 2 livres (40mm) du Matilda (!)
Même lorsqu'ils furent finalement équipés d'un 75mm, les Churchill, construits à plus de 5 000 exemplaires, restèrent largement inférieurs à leurs contemporains allemands et même américains. Leur épais blindage, en revanche, s'avéra très utile au... déminage : nombre de Churchill furent en effet équipés d'un tambour rotatif à l'avant, entraînant de lourdes chaînes destinées à faire sauter les mines en avant du tank.
Une forme de déminage pour le moins brutale mais qui offrait le mérite d'une rapidité dont le tank lui-même était dépourvu...
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