lundi 19 juillet 2004

497 - les torpilles-suicide

... dès 1944, l'aviation japonaise, mesurant l'incapacité d'infliger de sérieux dommages à la flotte d'invasion américaine au moyen d'attaques aériennes conventionnelles, décida de recourir aux avions kamikaze, soit des chasseurs ou chasseurs-bombardiers conventionnels mais bourrés d'explosifs, que de jeunes pilotes ayant à peine appris à voler précipitaient droit sur leur cible sans le moindre espoir d'en sortir eux-mêmes vivants.

Dès lors que la survivabilité du pilote et de son avion n'entraient plus dans les préoccupations, il était possible d'aller beaucoup plus loin dans l'ignoble, et de réaliser une sorte d'avion-fusée à très bas prix et uniquement doté de moignons d'ailes, d'un poste de pilotage rudimentaire, ainsi que d'un moteur-fusée destiné à ne servir qu'une seule fois.

Ainsi naquirent les Yokosuka Ohka, monstruosités innommables et dotées d'une tonne d'explosifs, qu'un "pilote" tentait tant bien que mal de précipiter à plus de 600 kms/h sur un navire américain après avoir été lancé en plein vol depuis un autre avion (généralement un bombardier Mitsubishi G4M1 "Betty") ... qui était généralement abattu par l'aviation américaine bien avant d'avoir pu amener son Ohka à proximité de la cible (!)

Avec les Kaiten, la marine japonaise reprit l'idée à son compte, en réalisant un "sous-marin suicide" qui n'était en fait qu'une torpille de type 93 à peine modifiée, où prenait place un pilote qui tentait lui aussi de se diriger vers sa cible au moyen de gouvernes et d'un périscope rudimentaires avec, devant ses pieds, plus d'une tonne d'explosifs à haute densité.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, il ne manqua jamais de volontaires pour ces missions-suicide. Et de fait, ce ne fut pas la pénurie d'hommes mais bien celle des sous-marins conventionnels (qui acheminaient les Kaiten jusqu'à leur objectif), et les médiocres performances de ces torpilles pilotées qui les empêchèrent de causer des ravages parmi les navires alliés.

Plusieurs bâtiments, dont le destroyer Underhill, firent néanmoins les frais de ces tentatives désespérées pour empêcher l'invasion du Japon.

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