lundi 5 juillet 2004

484 - une trève humanitaire












... Mis au courant de l'incident du Laconia, et de ses centaines de naufragés perdus en plein océan, l'amiral Dönitz, responsable de la flotte sous-marine, est très inquiet : avec pareille surcharge, comment l'U-156 pourrait-il s'esquiver en cas d'attaque ennemie ?

De son côté, Werner Hartenstein a eu une autre idée : nouer des contacts par voie diplomatique et faire accepter une trêve, pour raison humanitaire, le temps de permettre à un navire quelconque de se rendre sur les lieux pour y recueillir les survivants.

Sachant que ce genre de tractations prend toujours beaucoup de temps, il décide lui-même, sans en référer à ses supérieurs, de lancer un SOS, par radio et en anglais, à l'attention de tout navire se trouvant dans les parages, il donne la position du naufrage et s'engage à ne pas attaquer ce navire pourvu qu'il ne soit pas attaqué lui-même...

Du jamais vu en temps de guerre.

Dans un premier temps, cette démarche courageuse semble donner de bons résultats. Dans l'étroit poste radio du U-156, Hartenstein apprend qu'un sous-marin italien et trois autres U-booten font route vers lui, que les autorités françaises ont été contactées afin qu'elles envoient des navires de sauvetage venus du Sénégal.

Au matin du 14 septembre 1942, le U-156, transformé en navire-hôpital de fortune, a pu regrouper pas moins de 1.500 naufragés, groupés sur 22 canots et radeaux de sauvetage du Laconia. Et il en a personnellement repêché plus de 400, dont la moitié ont ensuite été répartis sur les canots disponibles.

L'équipage du sous-marin s'efforce de réconforter les blessés, de leur fournir des vivres et du café chaud dans l'attente des secours qui, leur dit-on, ne sauraient tarder.

Le 15, le U-506 apparaît à l'horizon. Hartenstein lui confie la moitié des Italiens recueillis à son bord. Puis les deux sous-marins, prenant les embarcations de sauvetage en remorque, mettent le cap sur Abidjan (Côte d'Ivoire) en suivant des itinéraires différents.

De son côté, le U-507 en a fait de même pour les canots qu'il a rencontrés sur sa route.

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