samedi 12 juin 2004

461 - une drôle de guerre

... le 1er septembre 1939, les premiers obus de la Seconde Guerre mondiale s'abattirent sur la Pologne.

Puissante sur le papier, l'armée polonaise en était malheureusement restée, comme beaucoup d'autres, à des doctrines datant de la Première Guerre, et fut rapidement dépassée par la puissance de feu et la mobilité de son adversaire, et en particulier par son aviation, qui s'était longuement entraînée sous le ciel d'Espagne, en soutien au général Franco.

Pendant 48 heures, Hitler fut sur le point de gagner son nouveau pari. Mais le 03 septembre, la France et la Grande-Bretagne se décidèrent finalement, comme elles s'y étaient engagées, à venir en aide à leur allié polonais, et à déclarer la guerre à l'Allemagne.

Pour les Polonais, cette annonce fut accueillie par un immense soulagement, qui se transforma bientôt en incrédulité, puis en colère, lorsqu'ils se rendirent compte que, loin de voler à leur secours, les soldats français s'enterraient profondément dans la ligne Maginot,
se gardant bien de toute action militaire qui aurait risqué de provoquer une contre-offensive allemande (!)

Il faut dire que l'état d'impréparation de l'armée française, aggravé par la victoire du Front Populaire, les congés payés et les grèves à répétition, ne lui permettait guère de mener des actions offensives qui, de toute manière, n'avaient pas l'assentiment d'une opinion publique encore massivement gangrenée par les pacifistes, et toujours aussi peu désireuse de "mourir pour Dantzig".

Dans le domaine de l'aviation par exemple, la France métropolitaine accusait un retard dramatique. La chasse disposait de 23 groupes, dont 4 volaient toujours sur des engins véritablement préhistoriques. Sur les 33 groupes de bombardement, seuls 4 étaient en cours de transformation sur du matériel moderne (Breguet d'assaut 691). Il n'y avait, en tout et pour tout, que CINQ bombardiers modernes (des LeO 451) en expérimentation,... qui se virent immédiatement privés de toute mission offensive pour ne plus assumer que de très vagues opérations de reconnaissance au sein de la 31ème escadre (!)

Pour les Polonais, l'affaire s'annonçait mal...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Il est un peu facile d'accuser le front populaire de tous les maux concernant l'impréparation de l'armée de l'air....
Le ministre de l'air du gouvernement Blum, Pierre Cot, avait très justement décidé de nationaliser et de fusionner les diverses sociétés de construction aéronautique, pour leur permettre d'atteindre une certaine taille critique et de les rationnaliser ....un processus long et pas facile à mener à terme.

Problème , les industriels en questions freinèrent des quatre fers (préférant être le premier dans leur village que le second à Rome) alors même qu'on les avait maintenu à la tête de leurs usines (souvent sous-équipées et sous capitalisées)....le plus virulent dans cette ligne n'était autre qu'Emile Dewoitine, très à droite ..et qui , par malheur était le constructeur du seul avion de chasse (le D520) apable de faire le poids face au ME 109..

D'autre part la non-intervention en Espagne fut imposée à Blum par les anglais (qui détenaient les cordons de la bourse...la dette!)..à part la poignée de volontaires français de 'escadrille Malraux (fort bon propagandiste et écrivain mais pitoyable comme militaire et pilote) qui furent d'ailleurs rappelés suite au traité de non-intervention ,rares furent les pilotes français à s'aguerrir en Espagne (voir l'interview de William Labussière dans la vieille mais excellente série de daniel Costelle sur l'histoire de l'Aviation.

Anonyme a dit...

Génial article, je vais le partager de suite dans mes réseaux sociaux.