lundi 31 mai 2004

449 - "Partout où j'allais, je voyais des Juifs"

... Identifier les Juifs, les expulser du corps social allemand, était, avant même le déclenchement de la Première Guerre mondiale, le credo fondamental d’Adolf Hitler, celui qui motiva toute sa carrière politique.

"Partout où j'allais, je voyais des Juifs. Et plus j'en voyais, plus mes yeux apprenaient à les distinguer nettement des autres hommes", écrivit-il.

Rien d’étonnant dès lors à ce qu’un boycott des magasins juifs ait été organisé dans toute l’Allemagne dès le 1er avril 1933, deux mois après sa nomination à la tête du gouvernement, et une semaine à peine après que le Reichstag lui eut voté les pleins pouvoirs.

La suite, au demeurant aussi logique que prévisible, fut celle d’une descente aux enfers de plus en plus rapide.

Le 10 mai 1933, dans toutes les villes universitaires, on commença à brûler les livres de tous les auteurs "interdits", parce que Juifs, défaitistes, décadents ou simplement "anti-allemands".

Le 15 septembre 1935, les "lois de Nuremberg" déchurent tous les Juifs de leur citoyenneté allemande, interdirent les mariages mixtes et mêmes les simples relations sexuelles entre Juifs et non-Juifs.

Un instant ralentie par les Jeux Olympiques de 1936, la persécution des Juifs reprit de plus belle dès 1937. Le 9 juin 1938, la synagogue de Munich fut détruite, le 10 août, ce fut le tour de celle de Nuremberg.

Le 25 juillet, les Juifs ne pouvaient plus être médecins. Le 27 septembre, ils ne pouvaient même plus être avocats.

Engluée par les revendications pacifistes, le reste de l’Europe ne bougea pas, détourna les yeux, ou applaudit secrètement la "remise au pas" des Juifs détestés qui, c’était bien connu, étaient responsables de tout et même du temps qu’il faisait.

"On ne veut pas mourir pour Dantzig !", clamaient les pacifistes en 1939, mais depuis des années, ils ne voulaient surtout pas mourir pour les Juifs allemands.

Le 28 octobre 1938, 17 000 Juifs furent expulsés vers la Pologne. Le 7 novembre, le juif Herschel Grynnszpan tira sur un obscur secrétaire de l’ambassade d’Allemagne à Paris, qui décéda deux jours plus tard.

Ce fut le début de la "Nuit de Cristal".

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