mercredi 26 mai 2004

444 - l'État, c'est moi

... après l'assassinat d'Ernst Röhm et de ses principaux sympathisants, les "chemises brunes" de la SA ne constituaient plus une menace pour l'autorité d'Hitler.

Exécutée de main de maître, la "Nuit des Longs Couteaux" avait fait moins d'une centaine de victimes, permis à la SS d'assurer son rôle de chien de garde, et rassuré la Reichswehr dont les généraux ne s'étaient ralliés à Hitler qu'après de nombreuses réticences.

Après ce jour du 30 juin 1934, il n'y eut plus la moindre résistance
organisée au régime.

La mort, un mois plus tard, du Président Hindenbourg (2 août 1934) permit même à Hitler de cumuler les fonctions de Président et de Chancelier du Reich. Un cumul qu'il fit à nouveau approuver par plébiscite, et par près de 90% des électeurs allemands.

Hindebourg disparu, la Reichswehr dut à son tour prêter serment d'allégeance à la personne-même d'Hitler qui, désormais, était devenu l'incarnation vivante de la formule "l'État, c'est moi".

En un an à peine, tous les fondements d'un État traditionnel avaient purement et simplement disparu. Il n'y avait plus d'Opposition, plus de syndicats, plus de Presse libre, plus de Justice indépendante, plus rien qui aurait pu menacer le pouvoir absolu du Führer.

Même les lois, ou ce qui en restait, étaient désormais réécrites par
et pour les besoins du Troisième Reich, qui ne manqua jamais de juristes pour aryaniser les bien juifs, ni de juges pour les priver de liberté, et bientôt de leur vie.

Et puisqu'Hitler méprisait le Droit ("cette notion artificielle qui n'était qu'un moyen de maintenir l'ordre public, mais n'avait aucune
valeur en soi"
), haïssait les hommes de loi ("tous mauvais par nature ou le devenant avec le temps"), et ne supportait aucune contrainte, on vit bientôt les Traités internationaux signés par l'Allemagne ne plus valoir que le poids du papier sur lequel ils étaient imprimés...

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