dimanche 22 juin 2003

111 - exiger l'impossible















... en Allemagne, les avions de transport furent les premiers à se retrouver sacrifiés sur l'autel du productivisme. Déjà obsolète en 1939, le Junker 52 ne fut jamais remplacé. Et lorsqu'il fallut ravitailler par air la VIème armée du général Paulus, encerclée à Stalingrad, on n'eut d'autre solution, faute de Junkers 52 en suffisance, que de transformer hâtivement en avions de transport une kyrielle de bombardiers qui n'avaient jamais été conçus pour cela, et qui s'acquittèrent donc de leur tâche avec un succès très relatif.

Vinrent ensuite les bombardiers - armes offensives. N'ayant jamais voulu développer de bombardiers lourds sur le modèle de ceux que les Alliés produisirent par milliers d'exemplaires, l'Allemagne perdit son temps sur des projets irréalistes (comme le bombardier transatlantique que voulait absolument Hitler pour attaquer New-York) ou développés en dépit du bon sens (comme le Heinkel 177, quadrimoteur... à deux hélices, et probablement recordman du monde au nombre d'incendies en plein vol)

En 1944, toutes ces merveilles (du moins celles qui n'avaient pas déjà été détruites par les Alliés ou dans d'innombrables accidents) passèrent à la trappe, ou furent ferraillées. Les bombardiers moyens eurent à peine plus de chance : ils continuèrent à combattre jusqu'à la fin alors qu'ils auraient dû, pour la plupart, être remplacés dès 1941.

Ne resta donc plus qu'un nombre sans cesse croissant de petits chasseurs-bombardiers mono ou bimoteur, à qui l'on demanda l'impossible : défendre le Reich contre les vagues de gros quadrimoteurs anglais et britanniques,... et opérer les mêmes missions de bombardement qu'eux (!)

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