jeudi 15 mai 2003

73 - le Yamato








... du Yamato et de ses deux frères, l'on peut dire qu'ils furent dessinés en fonction des écluses du Canal de Panama, ou plus exactement pour qu'aucun rival américain ne puisse plus franchir les dites écluses, en raison de son poids et de sa taille.

Alors que le Traité de Washington de 1922 avait fixé à 35 000 tonnes le poids maximal des futurs cuirassés, le Japon décida, en 1937, de construire des bâtiments de... 72 000 tonnes.

Des bâtiments moins nombreux que ce que pourraient construire les Américains, mais beaucoup plus puissants et mieux protégés que ces derniers.

Là où l'Amérique se contentait encore de canons de 406mm, le Japon opta pour 456mm, et commença à tracer les plans de navires encore plus gros, armés de canons de 508mm.

Pour réaliser les plaques de blindage (dont les plus lourdes avouaient 68 tonnes), il fallut construire une nouvelle aciérie, et pour les transporter, un navire spécial. Aucun chantier japonais n'ayant jamais lancé de coques de plus de 30 000 tonnes, Il fallut aussi élargir les cales sèches, installer de nouvelles grues... et dissimuler les monstres aux regards indiscrets. A Kure, le Yamato fut ainsi abrité sous un gigantesque toit construit au dessus de la cale. A Nagasaki, le Musachi fut dissimulé sous un filet de camouflage de 408 tonnes...

A l'entrée en guerre du Japon, en décembre 1941, ils terminaient à peine leurs essais.

En matière de blindage et de puissance de feu, rien de tel n'avait jamais fendu les flots. Chaque canon (il y en avait 9, sans même parler de l'artillerie secondaire) envoyait à plus de 40 kms un obus d'une tonne et demi. Chacune des trois tourelles pesait 2 800 tonnes. Les parties vitales étaient protégées par des plaques d'acier de 40 cm, capables d'arrêter un obus de 456mm tiré à 20 000 mètres. Quant au blindage de pont de 20cm, il pouvait résister à une bombe d'une tonne lancée d'une hauteur de 5 000 mètres.

Pourtant, dès son lancement, le Yamato appartenait déjà à une espèce condamnée, qui disparaîtrait bientôt sous les coups du porte-avions,... c-à-d du navire dont il avait lui-même assuré la naissance (!)

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