mardi 8 avril 2003

36 - succès militaire, désastre politque

... si l'Opération Mousquetaires de 1956 fut un indéniable succès militaire, elle tourna en revanche très rapidement au désastre politique pour les coalisés franco-britanniques, stipendiés dans le monde entier pour leur agression illégitime de l'Égypte, sans mandat des Nations Unies et dans le seul but de plaire aux riches actionnaires du Canal de Suez.

Très vite en effet, l'URSS menace d'intervenir aux côtés de l'Égypte. "Les Russes bluffent, n'est-ce pas ?" demande le Français Guy Mollet, Président du Conseil, au Belge Paul Henri Spaak, Ministre des Affaires étrangères et grand entremetteur européen. "Je n'en suis pas si sûr", rétorque le Belge.

Aux États-Unis, le Président Eisenhower, qui depuis des semaines s'efforce de trouver une solution diplomatique à la nationalisation du Canal et à la fermeture du Détroit de Tiran, est furieux de ce qu'il considère comme une "trahison" de ses alliés.

Aux Nations Unies, les États-Unis font voter, dans l'urgence absolue, une ésolution exigeant le cessez-le-feu et le retrait immédiat des armées trangères. Cette résolution est votée à l'unanimité, mais la France, membre permanent du Conseil de Sécurité, y appose aussitôt son veto.

Pire : alors que les Britanniques, qui commencent à mesurer le courroux de leur puissant parrain d'Outre Atlantique, se montrent de plus en plus réticents, la France s'entête et maintient le débarquement sur les côtes égyptiennes, qui s'opère dans la nuit du 5 au 6 novembre 1956.

Un débarquement réussi, mais un débarquement pour rien : 24 heures plus tard, le 7 novembre 1956, la France et la Grande-Bretagne doivent finalement se rendre à la raison, et céder aux injonctions de Moscou et de Washington qui, dans cette affaire, ont manifestement décidé de leur faire comprendre une bonne fois pour toutes qu'ils n'avaient plus leur place dans la cour des grands.

Pour Londres, et plus encore pour Paris, l'affaire est un désastre financier qui s'achève dans l'humiliation : moins d'un mois plus tard, les dernières troupes coalisées rembarquent sous les quolibets de la population égyptienne. Le Canal de Suez restera égyptien et pour l'Europe toute entière, c'est désormais l'heure de l'effacement...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour! il n'y aurait pas comme une confusion entre stipendié (payé en sous-main)et vilipendé (dénigré , désigné à la vindicte publique)?