mardi 25 mars 2003

22 - quand la France recrutait des nazis

... après guerre, les Américains ne furent pas, loin de là, les seuls à "récupérer" savants et ingénieurs du défunt Troisième Reich, et à leur offrir travail, bon salaire, nombreux avantages sociaux et bien entendu passeport ?

Hermann Oestrich, ancien directeur technique de BMW, et père du réacteur BMW003, fut ainsi "subtilisé", en août 1945, à la garde des Américains par un commando français, venu tout exprès dans une voiture avec de fausses plaques d'immatriculation et de vrais-faux papiers établis par le Ministère de l'Air, le définissant comme "dangereux criminel de guerre recherché par la France".

Hermann Oestrich se retrouva donc en France avec, en poche, un contrat de travail d'ingénieur-chef en bonne et due forme, la liberté de recruter qui il voulait, et tous les moyens disponibles pour créer le premier turboréacteur français.

En septembre 1945, donc, Hermann Oestrich se retrouva à la tête d'un véritable commando - "le groupe O" - composé de plus de 120 ingénieurs
allemands, installés dans l'ancienne usine Dornier de Lindau-Rickenbach, au bord du lac de Constance. En juin 1946, les ingénieurs allemands, et toute l'usine, furent transférés à Decize (Nièvres) par deux convois ferroviaires totalisant la bagatelle de 272 wagons.

Le croiriez-vous, mais à sa sortie, quelque temps plus tard, l'ATAR 101 (dont les dérivés équipent toujours les "Mirage" actuels) ressemblait énormément au BMW...

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