vendredi 21 mars 2003

18 - la Suisse lave plus blanc

... de 1933 à 1945, en douze ans, la très démocratique Confédération helvétique n'a accueilli que... 28 000 Juifs fuyant les sbires de la SS ou de la Gestapo, dont 7.000 avant 1939 (!)

Et encore faut-il préciser que les Juifs ne pouvaient entrer en Suisse que s'ils possédaient un visa (évidemment impossible à obtenir dans une kommandantur). Ceux qui passaient malgré tout illégalement la frontière étaient aussitôt arrêtés, et expulsés dans les heures ou les jours suivants. Une directive du 26 septembre 1942 stipulait par exemple "le refoulement sans exception de tous les Juifs français, car ceux-ci ne courent aucun risque dans leur pays d'origine" (sic).

Conduits sous escorte policière à la frontière, ils étaient dans la plupart des cas remis directement... aux mains des policiers allemands, qui les attendaient tranquillement dans leur camion, moteur tournant (!)

Quant aux rares réfugiés Juifs qui parvinrent malgré tout à se faire accepter en Helvétie, le gouvernement n'accepta leur présence qu'à la condition expresse qu'elle ne lui coûte pas le moindre franc (!) Les Juifs de nationalité suisse (environ 5 000) se virent contraints, dès le départ, de payer de leurs propres deniers l'accueil et l'hébergement des rares coreligionnaires que la Confédération voulait bien laisser entrer au pays.

De 1933 à 1937, le VSJF (Verband Schweizerischer Jüdischer Fürsorgen - union des assistances juives suisses), se vit ainsi forcée de dépenser 680.000 francs suisses pour les quelques 6.000 réfugiés juifs dont elle s'occupait. De 1933 à 1953, les organisations juives mondiales, en particulier américaines, déboursèrent 44 millions de francs suisses, et les juifs suisses 10 millions, pour financer le VSJF.

Mais ce n'était pas encore assez au yeux du gouvernement suisse, qui leva un impôt spécial sur les juifs transitant par la Suisse, ou qui y avaient obtenu un permis de séjour. Cet impôt, baptisé "contribution de solidarité" (sic) rapporta 1.6 million de francs suisses à un gouvernement qui s'en servit pour financer... l'aide aux internés, prisonniers de guerre échappés en Suisse, réfugiés militaires italiens (plus de 20.000) ou réfugiés civils mais PAS aux réfugiés qui faisaient l'objet de persécutions raciales, c-à-d in fine aux Juifs

Ultime cerise sur le gâteau, les rares Juifs acceptés en Suisse se virent interdits d'exercer une profession ou tout travail rémunéré

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