Charles Portal : "Nous devrons attendre la fin de la guerre avant de savoir avec certitude qui avait raison" |
Alors que Portal, et même Churchill (!), ne cessent depuis des mois de le presser de s’en prendre aux voies de communication et, surtout aux raffineries et usines d’essence synthétique, Harris ne cesse quant à lui d’expédier ses bombardiers sur les villes du Reich.
"Les trois prochains mois", écrivit-il à Portal, "constitueront notre dernière opportunité de détruire les zones industrielles du centre et de l’est de l’Allemagne, à savoir Magdebourg, Leipzig, Chemnitz, Dresde, Breslau, Posen, Halle, Erfurt, Gotha, Weimar, Eisenach et le reste de Berlin"
(...) Si Portal n’était pas prêt à accepter cela, alors il ne lui restait, souligna Harris dans les dernières lignes de la lettre, qu’une seule option. "Je vous demande de réfléchir s'il serait préférable pour la poursuite de la guerre et le succès de nos armes, qui seuls comptent, que je demeure à mon poste. »
Ce fut un des moments déterminants dans la campagne de bombardements. Ce n’était pas la première fois que Harris menaçait de démissionner. (...) Compte tenu de la désobéissance aux ordres de Harris et de son insolence, Portal avait toutes les raisons de le limoger.
Au lieu de cela, il préféra reculer.
Il écrivit à Harris : "J’accepte volontiers votre assurance que vous continuerez à faire tout votre possible pour assurer la mise en œuvre réussie de la politique définie. Je suis vraiment désolé que vous n'y croyiez pas, mais mon désir de ce qui est manifestement inaccessible ne sert à rien. Nous devrons attendre la fin de la guerre avant de savoir avec certitude qui [de nous deux] avait raison et d’ici là, j’espère sincèrement que vous continuerez à commander les forces aériennes".
"Il est difficile d’imaginer une lettre plus faible de la part d’un officier supérieur à un subalterne" (1)
(1) Randall, op cit, pp 316-317
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