vendredi 19 avril 2024

7895 - malgré tout...

B-17 en route vers Schweinfurt, beaucoup n'en reviendront pas...
... Eupen (Belgique), 14h10

Sans doute aurait-il mieux valu en rester là, et donc annuler le bombardement de Schweinfurt, ce qui, plus tard, aurait au moins eu l’avantage de pouvoir présenter Double Strike comme un franc succès de la 8ème Air Force.

Mais les missions s’annulent d’autant moins qu’elles ont été longuement préparées et que le haut-commandement, qui a déjà convoqué la Presse, s’attend à ce qu’elles se soldent par un succès.

Alors, vers midi, les 230 B-17 s’envolent vers Schweinfurt... et leur destin.

Compte tenu des multiples retards, et comme si l’on voulait, par avance, se faire pardonner, on a néanmoins réussi à leur adjoindre une centaine de Spitfire britanniques supplémentaires, qui les accompagneront jusqu’à Anvers, où les P-47, entretemps ravitaillés et réarmés, prendront le relais et les escorteront jusqu’à Eupen avant de devoir, faute de carburant, rebrousser chemin à leur tour et s’en retourner en Angleterre.

Sans surprise, la chasse allemande attend ce nouveau raid, le second de la journée, de pied ferme et, bien que plus ou moins gênée par les Spitfire, puis par les P-47, passe immédiatement à l’attaque.

A 14h10, au moment où les P-47 font demi-tour, un B-17 a déjà été abattu, et plusieurs autres plus ou moins sévèrement endommagés, mais le pire, naturellement, est encore à venir puisque, à présent débarrassés des escorteurs, Me-109 et autres FW-190 ont désormais le champ libre et bénéficient même d’un soutien inédit, celui de dizaines de bimoteurs Me-110, en principe chasseurs de nuit mais néanmoins appelés à la curée.

"Les attaques étaient menées par vagues, toutes les dix minutes environ. Un groupe de chasseurs terminait son attaque, atterrissait pour faire le plein et revenait. "Ils continuaient d’aller et venir, rapporta un navigateur, et nous avions encore des kilomètres à parcourir avant la cible" (1)

(1) Randall, op cit, page 169

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