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| MacArthur, tel qu'en lui-même, à son retour à Manille, en aout 1945, |
… Douglas MacArthur est une énigme en soi
Aujourd’hui encore moins qu’hier, on n’arrive en effet pas à comprendre comment un simple général qui a rarement commandé plus d’une dizaine de divisions à la fois, et seulement une minuscule fraction de celles dont disposait Eisenhower en Europe, a pu à ce point snober mais aussi imposer non seulement son comportement mais également sa volonté et - il faut bien le dire - ses lubies stratégiques non pas à un, mais bien à deux Présidents des États-Unis (1)
MacArthur, il est vrai, est immensément populaire. C’est le général favori de la droite républicaine, qui songera longtemps à lui pour succéder à Truman avant de finalement jeter son dévolu sur Eisenhower pour la Présidentielle de 1952.
Mais avec son air hautain et toujours sûr de lui, sa pipe de maïs au bec, et sa vieille casquette graisseuse perpétuellement vissée au front, MacArthur est aussi, et peut-être surtout, le chouchou des médias et en particulier d’Henry Luce, propriétaire de Time et de Life Magazine, qui lui achètera d'ailleurs - fort cher - ses mémoires en 1963.
Après son incapacité à empêcher l’invasion des Philippines par les Japonais - mais qui aurait réellement pu faire mieux ? - puis sa fuite humiliante de Corregidor, certes sur ordres mais avec épouse, suite et domesticité (!), MacArthur aurait pu, aurait dû, tomber dans l’oubli mais sa déclaration du 20 mars 1942, dans la minuscule gare de Terowie (Australie), "I came out of Bataan and I shall return !" - "Je suis sorti de Bataan et j'y retournerai !" (2), habilement exploitée par une Presse américaine alors désespérément en quête de héros et de symboles positifs, lui avait au contraire permis de rebondir, de transformer sa débâcle des Philippines en mythe et en promesse de revanche, et finalement de devenir, ou du moins de paraître, indispensable à toute victoire contre le Japon...
Aujourd’hui encore moins qu’hier, on n’arrive en effet pas à comprendre comment un simple général qui a rarement commandé plus d’une dizaine de divisions à la fois, et seulement une minuscule fraction de celles dont disposait Eisenhower en Europe, a pu à ce point snober mais aussi imposer non seulement son comportement mais également sa volonté et - il faut bien le dire - ses lubies stratégiques non pas à un, mais bien à deux Présidents des États-Unis (1)
MacArthur, il est vrai, est immensément populaire. C’est le général favori de la droite républicaine, qui songera longtemps à lui pour succéder à Truman avant de finalement jeter son dévolu sur Eisenhower pour la Présidentielle de 1952.
Mais avec son air hautain et toujours sûr de lui, sa pipe de maïs au bec, et sa vieille casquette graisseuse perpétuellement vissée au front, MacArthur est aussi, et peut-être surtout, le chouchou des médias et en particulier d’Henry Luce, propriétaire de Time et de Life Magazine, qui lui achètera d'ailleurs - fort cher - ses mémoires en 1963.
Après son incapacité à empêcher l’invasion des Philippines par les Japonais - mais qui aurait réellement pu faire mieux ? - puis sa fuite humiliante de Corregidor, certes sur ordres mais avec épouse, suite et domesticité (!), MacArthur aurait pu, aurait dû, tomber dans l’oubli mais sa déclaration du 20 mars 1942, dans la minuscule gare de Terowie (Australie), "I came out of Bataan and I shall return !" - "Je suis sorti de Bataan et j'y retournerai !" (2), habilement exploitée par une Presse américaine alors désespérément en quête de héros et de symboles positifs, lui avait au contraire permis de rebondir, de transformer sa débâcle des Philippines en mythe et en promesse de revanche, et finalement de devenir, ou du moins de paraître, indispensable à toute victoire contre le Japon...
(1) sur les difficiles relations entre MacArthur et Truman lors de la Guerre de Corée : Saviez-vous que… Ciels de Corée
(2) après avoir pris connaissance de cette déclaration, le gouvernement américain demanda à MacArthur de la modifier en "Nous y reviendrons", une requête de bon sens mais que l’intéressé s’empressa bien entendu d’ignorer…
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